Malgré son grand potentiel économique et démographique, l’Afrique peine encore à renforcer ses progrès en matière de politique de santé. En effet, le secteur fait face à de nombreux défis, à n’en citer que le manque d’infrastructures pour le développement de l’offre de soins. Pour remédier aux difficultés rencontrées par le continent, différents pays ont d’ailleurs assisté à la première conférence africaine sur la réduction des risques en santé. Ce conclave inédit s’est tenu à Marrakech et a duré trois jours (du 16 au 18 novembre 2022). Il a permis entre autres de revenir sur vulnérabilité de l’Afrique face aux risques sanitaires et environnementaux. Cependant, c’était aussi l’occasion de discuter des opportunités qu’offre le marché africain de cannabis médical. Les détails avec nous aujourd’hui.
Santé en Afrique : Des défis majeurs à relever
Beaucoup de pays d’Afrique doivent à l’heure actuelle affronter des lacunes considérables en matière de politique de santé. On note l’insuffisance des ressources humaines, la faiblesse des capacités institutionnelles, les inégalités persistantes en matière d’accès aux soins, mais aussi la faiblesse des capacités de suivi et d’évaluation adéquats. De plus, le continent constate un écart par rapport aux évolutions dans le secteur de la santé au niveau international. C’est notamment le cas du développement de la filière du cannabis médical qui a du mal à décoller dans la majorité de ses pays.
D’ailleurs, les évènements comme la crise sanitaire liée à la Covid-19 ont mis en évidence ces faiblesses. Cependant, c’était surtout l’occasion pour l’Afrique de réfléchir à une politique transnationale qui se veut plus efficiente. Une telle organisation favoriserait effectivement la collaboration entre les pays du continent, ce qui promet de meilleurs résultats. Pour le ministre de la Santé marocain — Khalid Ait Taleb, la souveraineté sanitaire s’impose ainsi. Toutefois, elle demande un travail collectif.
Lors de cette conférence internationale, le débat ne se concentrait pas uniquement sur la réduction des risques en matière de santé. Cette rencontre représentait aussi une opportunité pour les participants de discuter sur la nécessité d’une politique continentale basée sur l’anticipation. Celle-ci se montrera certainement plus efficace pour promouvoir la sécurité sanitaire de la population africaine sur le long terme.
À la recherche de la souveraineté sanitaire
Cette première conférence sur la gestion des risques sanitaires en Afrique a également permis d’évaluer les clés de la souveraineté sanitaire sur le territoire. En effet, le continent devrait acquérir une plus grande autonomie à l’égard de son système de santé. Cette démarche s’avèrerait essentielle pour améliorer la capacité de chaque pays à procurer les soins appropriés à ses citoyens. Ce sera l’occasion pour ces dernières de faire des choix éclairés quant à la prodigalité d’options de solutions pratiques, fiables et contextuellement pertinentes.
Le Royaume du Maroc se dit, dans tous les cas, prêt à partager son expérience dans le domaine pour renforcer la coopération Sud-Sud. Cela concerne notamment la filière du cannabis médical qui a récemment été légalisé au sein du royaume, mais pas uniquement ! Dans un message adressé aux participants de cette première conférence africaine, le Roi Mohammed VI rappellent que les universités ouvrent leurs portes aux futurs médecins, pharmaciens et cadres médicaux de l’Afrique pour qu’ils puissent perfectionner leurs formations.
Filière du cannabis médical, une opportunité réelle pour l’Afrique
La capacité de chaque État à favoriser la protection de sa population, mais aussi à promouvoir l’accès à des soins de qualité représente un défi majeur pour l’Afrique. Cependant, le fait de privilégier une politique de santé continentale permettrait de mettre en place une souveraineté sanitaire, à profit de tous les pays africains. Pour atteindre cet objectif d’autonomie, l’Afrique a d’ailleurs la possibilité de considérer différentes solutions innovantes en matière de médecine. Justement, la filière du cannabis thérapeutique propose de nombreuses opportunités à cet égard.
Comme un peu partout dans le monde, la plante constitue la substance illicite la plus consommée en Afrique. Les consommateurs africains représenteraient même un tiers du total mondial. Revoir son utilisation dans un contexte médical pourrait ainsi être une solution judicieuse pour booster l’économie africaine. D’autant plus que la réglementation de la filière s’accompagne d’une longue liste d’avantages. Citons entre autres le « traitement contrôlé des symptômes et des maladies spécifiques ». Bien entendu, le développement d’une politique sécuritaire en faveur des patients devrait encore être mis en place.
Quoi qu’il en soit, l’Afrique peut d’ores et déjà prendre exemple sur l’expérience (bien que récente) du Maroc dans le domaine du cannabis médical. Cela permettrait de saisir les opportunités offertes par cette industrie. C’est d’autant plus intéressant quand on sait que la culture occupe déjà une place majeure sur le continent. On note en particulier les vastes serres de cannabis d’Ouganda.