Cannabis : L’arme anti-phobies

Partagez cet article

Nous avons tous une peur enfouie au fond de nous. Pour certains, il s’agit d’un malaise passager face à une situation inattendue ou de l’angoisse d’une réunion hebdomadaire qui rend difficile le lever du lit. Ces craintes sont courantes et gérables. Cependant, pour d’autres, la peur se transforme en une phobie irrationnelle et paralysante, perturbant leur vie avec une intensité telle qu’ils évitent à tout prix les situations déclencheuses.

L’impact des phobies

Ces personnes ne seront jamais vues dans un aéroport, près d’une fosse aux serpents dans un zoo, dans des espaces confinés ou au sommet de l’Empire State Building. Les phobiques préfèrent éviter ces situations, qui les transforment en amas de nerfs incontrôlables. Peut-être vivez-vous vous-même avec une phobie qui vous terrifie depuis toujours. Vous feriez tout pour l’éviter. Rassurez-vous, vous n’êtes pas seul. Environ 19 millions de personnes aux États-Unis souffrent de phobies, ce qui en fait le trouble mental le plus courant dans le pays, selon l’Institut national de la santé mentale.

L’espoir vient du cannabis

Mais il y a de l’espoir. Le cannabis pourrait bien être ce que le médecin a prescrit. Au cours des six dernières années, des preuves croissantes suggèrent que la marijuana, ou du moins certains de ses composés essentiels, pourrait aider à réduire les peurs irrationnelles chez les personnes souffrant de phobies.

La science derrière le cannabis et les phobies

En 2013, une étude de l’Université du Michigan, publiée dans la revue Neuropsychology, a mis en lumière les effets positifs du tétrahydrocannabinol (THC) sur les patients souffrant de phobies. Le THC, principal composé psychoactif du cannabis, pourrait aider à atténuer l’angoisse intense liée à ces troubles. Dans certains cas, les chercheurs ont découvert que ce cannabinoïde aidait les patients à surmonter et dépasser leurs peurs. Il ne s’agissait pas simplement de donner du THC à des personnes et de les laisser affronter leurs phobies. L’étude a été menée avec rigueur scientifique.*

phobie

Des méthodes rigoureuses

L’étude, impliquant une trentaine de participants, a utilisé un paradigme pavlovien d’extinction de la peur et a mesuré la conductance cutanée des sujets tout en leur administrant une version synthétique du THC appelée dronabinol, selon Science Direct. Les résultats ont montré que les personnes sous l’influence du THC avaient moins peur au fil du temps.

« Ces résultats fournissent la première preuve que l’amélioration pharmacologique de l’apprentissage de l’extinction est possible chez l’homme à l’aide de modulateurs du système cannabinoïde, ce qui peut donc justifier un développement et des tests cliniques supplémentaires », ont écrit les auteurs de l’étude.

Le CBD : Une alternative prometteuse

En 2017, une autre étude publiée dans Frontiers of Pharmacology a exploré les effets du cannabidiol (CBD), un autre composé du cannabis, non intoxicant et préféré des Américains, sur les phobies spécifiques. Dirigée par Chenchen Song de l’Université de Birmingham, l’étude a montré que des injections de 10 mg de CBD réduisaient la mémoire de la peur chez les rats. Bien que ces animaux n’aient pas peur des hauteurs ou des avions, le CBD les rendait moins craintifs face aux prédateurs. Cette efficacité est similaire à celle observée chez les personnes souffrant de trouble de stress post-traumatique (TSPT).

Perspectives thérapeutiques du CBD

Les résultats de cette étude sont prometteurs.

« Dans le cadre d’un conditionnement plus fort, plus pertinent sur le plan translationnel, le CBD a à la fois inhibé de manière aiguë l’expression de la peur et amélioré l’extinction, ce qui a entraîné des réductions plus durables de la peur », indique l’étude.

Cela apporte un soutien supplémentaire à l’utilisation potentielle du CBD dans le traitement des TSPT et des phobies spécifiques. Essentiellement, le CBD, reconnu pour ses propriétés anxiolytiques, pourrait empêcher la peur de resurgir après une expérience traumatisante.

Vers un traitement naturel des phobies

Il semble donc possible, à la lumière de ces éléments de preuve, que les patients souffrant de phobies puissent surmonter leurs peurs grâce à la marijuana médicale. Traditionnellement, ces troubles sont traités avec des bêtabloquants, des antidépresseurs et des tranquillisants. Cependant, ces médicaments peuvent créer une dépendance et donner l’impression de déshumaniser les patients autant que leur peur irrationnelle. Face à cela, l’idée d’utiliser le cannabis comme alternative thérapeutique peut susciter un certain scepticisme.

Les variétés de cannabis anti-anxiété

À un niveau plus élémentaire, certaines variétés de marijuana, comme la Somari, la Super Skunk Auto et la Bigfoot, sont réputées pour leurs effets calmants sur l’anxiété. Ces variétés peuvent aider à gérer les moments où les phobies se manifestent de manière intense. Pour ceux qui cherchent à explorer cette voie, le meilleur conseil est de consulter un budtender expérimenté. Ces experts peuvent recommander des variétés spécifiques utilisées par d’autres pour surmonter leurs peurs.

Conclusion

En fin de compte, bien que le cannabis ne soit pas une solution universelle, il offre une alternative prometteuse aux traitements traditionnels pour les phobies. La recherche continue à explorer ses potentiels, et il pourrait bien devenir un allié précieux pour ceux qui cherchent à reprendre le contrôle sur leurs peurs irrationnelles.

 

spot_img

Articles Similaires

Huile de CBD : Une lueur d’espoir pour les enfants autistes

L’usage de l’huile de CBD, riche en cannabinoïdes, émerge...

Somnolence au volant : Quand le cannabis mène à une arrestation inattendue à Nancy

Un incident des plus surprenants s'est produit à Nancy...

Comment bien choisir sa fleur de CBD : le guide ultime

Avec l’engouement croissant pour les produits à base de...

10 mythes sur le cannabis médical démystifiés

Le cannabis médical est entouré de nombreuses idées fausses,...

Enquête nationale : Le cannabis médical sous la loupe en Australie

Le Cannabis Council Australia lance un appel aux cliniciens...
spot_img
spot_img
spot_img
spot_img
spot_img