Le cannabis thérapeutique est en plein essor au Luxembourg, comme en témoignent les chiffres récemment dévoilés par la ministre de la Santé, Paulette Lenert. En 2022, pas moins de 4 881 ordonnances prescrivant du THC ou du CBD ont été signées par des médecins installés au Grand-Duché, contre seulement 2 378 en 2021, soit plus du double. Une tendance qui semble se confirmer, puisque dès le début de l’année, 1 751 ordonnances ont été enregistrées entre le 1er janvier et le 21 avril.
Une sensibilisation croissante
Cette augmentation significative du nombre d’ordonnances s’explique par une sensibilisation accrue de la population au sujet du cannabis médical. Selon le ministère de la Santé, la médiatisation croissante de ce sujet a contribué à une meilleure connaissance des options thérapeutiques offertes par cette plante. De plus, l’accès facilité à la prescription de cannabis, qui peut être effectuée par les médecins généralistes agréés au programme, ainsi que la prise en charge complète des coûts par l’État, ont également joué un rôle majeur dans cette progression.
Une approche ouverte et inclusive
Contrairement à d’autres pays, comme la France, le Luxembourg ne fixe aucune limite quant au nombre de patients pouvant bénéficier du programme de cannabis médical. En effet, la France a limité à 3 000 le nombre de participants à son expérimentation. Cette approche ouverte permet donc à un plus grand nombre de personnes d’accéder aux traitements à base de cannabis, offrant ainsi de nouvelles options thérapeutiques à des patients jusqu’alors exclus du programme, tels que les personnes âgées et celles qui hésitaient à utiliser les fleurs de cannabis, souvent stigmatisées comme de la « drogue ».
Des nouvelles options thérapeutiques
Depuis septembre dernier, de nouvelles options thérapeutiques ont été introduites au Luxembourg. Les extraits huileux de cannabis sont désormais proposés à un nouveau groupe de patients, qui n’étaient pas inclus dans le programme jusqu’à présent. Cette évolution vise à répondre aux besoins spécifiques des personnes âgées et des individus réticents à l’utilisation des fleurs de cannabis. En offrant une alternative, ces extraits huileux permettent de contourner les préjugés liés à la consommation de cannabis à des fins médicales.
Des restrictions et des possibilités
Il convient de rappeler que seuls les patients de nationalité luxembourgeoise, résidant au Luxembourg ou bénéficiant de l’assurance maladie luxembourgeoise, sont autorisés à recevoir ce type de traitement. De plus, le cannabis médical n’est autorisé que dans trois cas spécifiques : le traitement des affections de longue durée, en phase avancée ou terminale, entraînant des douleurs chroniques sévères et invalidantes qui n’ont pas répondu aux traitements médicaux conventionnels ; dans le cas des maladies cancéreuses traitées par chimiothérapie, induisant des nausées ou des vomissements ; et enfin, pour certaines situations de sclérose en plaques.
Une distribution contrôlée
Les produits à base de cannabis prescrits dans le cadre médical sont distribués exclusivement dans les pharmacies hospitalières, et non dans les pharmacies traditionnelles, comme c’est le cas en Belgique, par exemple. Cette mesure vise à garantir un contrôle strict sur la distribution et à assurer que seules les personnes autorisées à bénéficier du cannabis médical puissent y avoir accès.
En conclusion, le Luxembourg connaît une augmentation significative du nombre d’ordonnances prescrivant du cannabis thérapeutique. Cette tendance s’explique par une sensibilisation croissante de la population, une facilité d’accès à la prescription, ainsi que par l’introduction de nouvelles options thérapeutiques. Alors que le cannabis médical continue de gagner en popularité, le Luxembourg reste vigilant quant à la réglementation et à la distribution de ces produits, veillant ainsi à offrir des soins de qualité aux patients qui en ont besoin.