Comme son titre l’indique (Cannabis consumption and prosociality), il existerait une corrélation entre la consommation de cannabis et le comportement prosocial. Selon une nouvelle étude de l’Université du Nouveau-Mexique, les consommateurs seraient plus gentils et plus empathiques que les non-consommateurs. Plusieurs chercheurs ont collaboré à la réalisation de cette étude. Il s’agit notamment de Jacob Miguel Vigil et Tiphanie Chanel, des chercheurs en psychologie, et de Sarah S. Stith, une économiste. Découvrons tout ce qu’il faut retenir sur cette recherche, basée sur la marijuana et la prosocialité.
Jacob Vigil : Déceler les fondements moraux chez les cannabistes
Une ancienne recherche (2016) avait fait le lien entre fumer du cannabis et la baisse de motivation pour travailler (pour de l’argent). Jacob Vigil soutient cette idée. Selon lui, les consommateurs de cannabis sont moins attirés par l’argent que les non consommateurs. Les chercheurs considèrent que les consommateurs de marijuana s’éloignent de leurs objectifs, manquent de motivation, et sont dépendants.
Jacob Vigil voulait changer cette croyance péjorative par rapport au cannabis. Selon lui, ces interprétations négatives ne sont que des spéculations, en l’absence d’une observation objective au préalable. Il a déclaré, dans The Paper, que lui et ses collègues testaient les effets psychologiques du cannabis sur des personnes. Il a fallu procéder à un test urinaire pour le THC (composant psychotrope du chanvre) pour le réaliser. Selon les conclusions de l’étude, le comportement prosocial et l’empathie étaient nettement plus élevés chez les consommateurs récents de cannabis. Ces derniers auraient un plus important quotient d’empathie, ce que certains chercheurs qualifient de fondements moraux. Ces derniers concernent principalement notre capacité à distinguer le bien du mal.
Cannabis et comportements antisociaux
Plusieurs chercheurs se sont focalisés sur la manière dont la consommation de cannabis affecte les comportements antisociaux. Une étude a en effet révélé que le cannabis susciterait la violence. Cette dernière inciterait à son tour la consommation de marijuana. Ce serait surtout la consommation continue et régulière de cannabis qui favoriserait le comportement violent. On raconte que cette prévalence à l’agressivité serait d’autant plus importante que celle induite par la consommation d’alcool.
Par ailleurs, la consommation excessive de cannabis favoriserait la maltraitance domestique (violence envers le partenaire intime). Elle favoriserait également les agressions verbales et les conflits entre les partenaires. Il semblerait aussi que le processus de sevrage de cannabis encouragerait l’agressivité et l’irritabilité. Raison pour laquelle les chercheurs pensent que le sevrage augmente les risques d’agression dans les relations.
Le cannabis n’est pas une substance problématique
Jusqu’à présent, le peu de recherches qui on été menées se sont focalisées soit sur le potentiel thérapeutique du cannabis, soit sur ses inconvénients. Souvent, on dit qu’il favorise l’échec scolaire et induit une accoutumance et des troubles mentaux. Mais ces recherches négligent l’aspect psychosocial positif de la marijuana, que seuls ceux qui l’ont consommé peuvent en témoigner. Vigil y a trouvé une piste de recherche fascinante pour savoir comment la marijuana affecte la personnalité. Vigil veut aborder le cannabis comme une substance non problématique, contrairement à de nombreux chercheurs (en toxicomanie, etc.).
La consommation de cannabis encouragerait un comportement prosocial
Vigil et ses collègues affirment que le cannabis impacterait le comportement psychosocial des consommateurs. Il augmenterait l’empathie et favoriserait la moralité (innocuité et sens de l’équité). La population d’étude comprenait 146 jeunes adultes (18 à 25 ans), dont une part (68) consommait du cannabis et une autre non (78).
Les chercheurs ont analysé les différents niveaux de THC dans l’urine des consommateurs de marijuana. Ils ont procédé à quelques évaluations psychologiques, pour observer les fondements moraux de ces groupes de personnes. La consommation de cannabis entraînerait une modification psychologique lorsqu’ils sont soumis à une pression externe. Selon Jacob Vigil, le cannabis rendrait plus humain et moins narcissique en société. Il a remarqué que ce comportement jugé plus humain semblait authentique. Il a constaté que la marijuana rend les gens moins avides d’argent. Toutefois, les chercheurs en toxicomanie ne voient pas cela d’un bon œil.
La consommation de cannabis réduirait l’égocentrisme
Il semblerait que les consommateurs de marijuana passent d’un « MOI » plus égocentrique à un sens accru d’altruisme. Parmi l’échantillon d’étude, les consommateurs masculins ont obtenu des scores plus élevés en termes de bienveillance. Les chercheurs ont noté une agressivité (pas très significative) chez les femmes. Selon les chercheurs, les futures recherches devraient mettre l’accent sur l’hétérogénéité des effets de la consommation de cannabis entre les utilisateurs.
La consommation de cannabis engendrerait de la bienviellance
Les chercheurs ont découvert que cette bienveillance était un effet transitoire. Ce comportement prosocial semble diminuer, au fur et à mesure que l’action du cannabis s’estompe. Selon la professeure Sarah Stith, la nature transitoire de cet effet suggère que le cannabis induit des changements de comportement et de perception. Elle ne pense pas que cet effet passager provient des différences d’interaction sociale entre les consommateurs de cannabis et les non-consommateurs. Ces derniers ne diffèrent pas en termes de colère, d’hostilité, de confiance envers les autres. Les consommateurs et les non consommateurs auraient égalitairement tendance à prendre des décisions morales (respect de l’autorité et défense du bien.
Les résultats de l’étude font la fierté des chercheurs
Tiphanie Chanel est fière d’avoir contribué à cette recherche, démontrant que la plante peut avoir d’importants avantages sociaux. Cette psychologue de l’Université du Nouveau-Mexique souhaite que cette recherche encourage une exploration plus complète des effets du cannabis. Les futures études devront se focaliser sur l’impact du cannabis sur les interaction humaines et le bien-être humain.
Quant à Vigil, il considère la plante de chanvre comme un remède exceptionnel comparé à la plupart des produits pharmaceutiques conventionnels. Le cannabis soulagerait différents problèmes de santé. Il contribuerait à améliorer la santé psychosociale des gens.
L’intérêt d’un comportement prosocial en société
La stigmatisation du cannabis a privilégié les études sur la pharmacodynamique du cannabis et les risques de sa consommation. N’oublions pas que le gouvernement américain l’a considéré comme une substance illicite depuis presque un siècle. De ce fait, beaucoup moins d’études se sont portées sur ses effets potentiels sur le plan psychologique. Nous avons évoqué précédemment que la marijuana favorise un comportement prosocial transitoire.
D’une manière générale, le terme prosocialité s’apparente à l’acte volontaire d’améliorer le bien-être de son prochain. La prosocialité encourage notamment l’engagement dans des services communautaires, l’aide aux autres et l’empathie. Quoi qu’il en soit, elle présente des avantages pour la santé de ceux qui l’adoptent. Les individus présentant une forte prévalence de prosocialité sont en bien meilleure forme. Ces derniers seraient moins vulnérables aux maladies et auraient une meilleure espérance de vie.
Au niveau psychologique, le comportement prosocial favoriserait les sentiments de bonheur. Il encouragerait d’autres actes soucieux du bien-être d’autrui. Ces actes bienveillants qui s’enchaînent influencent les autres. Ces actions bienveillantes directes et indirectes vont renforcer la cohésion, et impactera la société de manière positive.
Conclusion
Bref, si la marijuana fait partie intégrante de l’histoire, il était temps de s’intéresser aux effets psycho-comportementaux de sa consommation. Une équipe de chercheurs s’est enfin penchée sur les avantages psychosociaux et non cliniques du cannabis chez les consommateurs. Il s’est avéré que la plante favorise un comportement prosocial.
Pour aller plus loin, sachez que l’alcool est plus meurtrier que le cannabis sur les routes.