De la plante de Cannabis, il est possible d’extraire une substance appelée CBD. Des études menées au sein de l’industrie pharmaceutique ont démontré que ce composant n’est pas toxique. Au contraire, il aurait même des effets bénéfiques sur l’organisme. Toutefois, certains gouvernements ont encore du mal à accepter ce fait. Aussi de nombreux préjugés subsistent encore vis-à-vis de cette substance, notamment en Espagne. Les opérateurs dans ce secteur font face à de nombreux obstacles d’ordre administratif et judiciaire.
CBD : De quoi s’agit-il ?
Le CBD ou cannabidiol fait partie des centaines de molécules appelées cannabinoïdes contenues dans la plante de cannabis. Plus précisément la variété sativa L, autrement connue sous le nom de chanvre industriel. Le cannabidiol est l’une des molécules du cannabis les plus connues après le THC ou tétrahydrocannabidiol. Tandis que ce dernier est considéré comme un stupéfiant, le CBD quant à lui n’est absolument pas psychotrope.
En Espagne, le CBD est vendu sous diverses formes, des crèmes aux lotions, en passant par des bourgeons.
Producteurs de cannabidiol en Espagne : Quels obstacles rencontrent-ils ?
Les entreprises espagnoles qui commercialisent les bourgeons de CBD déclarent être la cible d’une offensive juridique. Celle-ci ayant pour but de réfréner leurs activités. Il existe de nombreux cas de saisie de bourgeons de CBD dans diverses entreprises qui en font la distribution. Pourtant les propriétaires même prônent la possession de tous les permis nécessaires.
Les affaires pénales ayant pour motif des délits contre la santé publique sont nombreuses. Les opérateurs de ce secteur subissent un véritable acharnement juridique. Ces poursuites sont d’autant plus accrues depuis que le bureau du procureur général a approuvé l’année précédente un circulaire stipulant que les bourgeons de CBD sont considérés comme des stupéfiants. Et ce quelle que soit la proportion de THC présente dans les plantes contrôlées. Pourtant, lorsque la teneur en THC est inférieure à 0,3 %, le CBD ne devrait pas être qualifié de stupéfiant.
Une telle sévérité du gouvernement espagnol provient de la crainte de ce dernier que les plantations censées servir à l’extraction du CBD fassent en réalité office de couverture pour du trafic de drogue. En effet, une enquête policière a révélé que l’Espagne était parmi les fournisseurs principaux de marijuana au sein du continent européen. D’où la grande méfiance manifestée.
Obstacles aux producteurs de CBD en Espagne : Quelles en sont les conséquences ?
Ces obstacles mettent les petits producteurs espagnols dans l’embarras et les empêchent de prospérer, tout en laissant le champ libre aux multinationales de l’industrie pharmaceutique qui investissent dans le cannabis thérapeutique.
Le secteur est totalement étouffé, non seulement à cause des poursuites pénales, mais également du fait de divers blocages administratifs venant du ministère de la Santé publique, surtout lorsque la commercialisation de produits à base de plantes à fumer issus du cannabis ne concerne pas des raisons médicales. À titre d’exemple, en octobre dernier, un entrepreneur avait effectué une demande d’autorisation afin de commercialiser des bourgeons de CBD sous forme d’herbe à fumer ; sa requête a été rejetée, alors qu’elle a été agréée par d’autres pays d’Europe comme le Luxembourg.
Par ailleurs, les conséquences de ces strictes restrictions ne se limiteraient apparemment pas aux producteurs de CBD eux-mêmes. En effet, elles entraîneraient aussi un manque à gagner en ce qui concerne les recettes fiscales du pays puisqu’elles freinent la perception de plusieurs millions d’euros d’impôts.