L’affaire du surveillant-dealer est au cœur des nouvelles en Normandie. Travaillant dans le centre de détention de Val-de-Reuil, à côté d’Évreux, le gardien trafiquait du cannabis, et approvisionnait les détenus. Contre de l’argent, il vendait du cannabis et d’autres produits aux détenus.
Sentence exemplaire
Son procès a eu lieu ce lundi et la sentence est tombée : trois ans de prison, dont une année avec sursis. Le surveillant a été accusé de faire entrer des produits interdits en prison, dont la marijuana. En plus de la peine d’emprisonnement, il est définitivement interdit d’exercer le métier de surveillant pénitentiaire. En plus du trafic de cannabis, le surveillant échangeait également contre rémunération des téléphones portables et des baskets.
Pour rappel, l’enquête sur le condamné date d’octobre 2022. Un signalement avait été fait à la direction de la prison. Le signalement rapportait qu’un surveillant-trafiquant vendait des plaquettes de résine de cannabis, mais aussi des paires de baskets et des téléphones portables. Les soupçons sur le gardien avaient commencé en juillet 2022, quand ce dernier s’était retrouvé dans une zone interdite de la prison, prétextant une coupure de courant.
Ce qui a finalement permis de conclure l’enquête, c’est les images de vidéosurveillance de la prison. Sur la vidéo, on pouvait voir l’agent apporter plusieurs sacs de boîtes de gâteaux, et les distribuer aux détenus. Une fois que les détenus avaient ouvert la boîte, elle contenait du gâteau, mais aussi des boissons, du cannabis et des téléphones.
Le surveillant dément avoir vendu du cannabis
Durant son interrogatoire, le surveillant avait confirmé faire entrer dans la prison des choses interdites, et les avoir vendues aux détenus. Une à deux fois par mois, il vendait ainsi de la nourriture, des téléphones et même des boissons alcoolisées. Mais jamais il n’a confirmé avoir vendu du cannabis ou autres drogues.
Pour sa défense, il a affirmé que les détenus l’ont fortement sollicité, à la limite du harcèlement. En novembre 2021, il a commencé à céder à la pression et à fournir les détenus. À l’époque, rien n’allait pour lui. D’autant plus qu’il ne pouvait plus faire marche arrière, il a continué son trafic. Un trafic qui a donc duré un peu moins d’un an, avant que le gardien soit jugé.
L’avocat du gardien, Maître Jérémy Kalfon a aussi décrit le monde carcéral comme un monde de rapport de force. Une fois que le gardien a lâché prise et a répondu aux sollicitations des détenus, tout était joué. L’engrenage a été enclenché, et il ne pouvait plus s’arrêter. Il a demandé à la cour un jugement clément, afin de lui éviter l’emprisonnement. Car encore une fois, le coupable a démenti avoir fait entrer du cannabis ou tout autre drogue et stupéfiant.
Père de deux enfants, âgé de 33 ans avec 5 ans d’expériences en tant que surveillant d’établissement pénitentiaire, le coupable déclare regretter ce qu’il a fait. Il a cependant affirmé qu’il n’était pas le seul à fournir à fournir du cannabis aux prisonniers. Ce qui laisse présager la suite de l’échange, même après l’emprisonnement du surveillant.