24 mois de prison pour la surveillante de prison qui distribuait du cannabis aux condamnés dans le centre de Bois-d’Arcy. Selon les faits, elle aurait géré son trafic pendant 1 an, de 2018 à 2019. Et ce ne serait pas le seul impliqué dans une affaire de ce genre dans le centre pénitentiaire des Yvelines. 5 autres personnes, dont un autre surveillant, auraient également été condamnées.
6 condamnations pour distribution cannabis par le tribunal judiciaire de Versailles
Le mercredi 2 novembre, le tribunal judiciaire de Versailles dans les Yvelines a rendu un verdict sur une affaire pour le moins étonnante. 6 personnes ont été condamnées dans le cadre d’un trafic de stupéfiants dans le centre pénitencier de Bois-d’Arcy, dont deux surveillants, 3 détenus et 1 personne extérieure qui jouait les intermédiaires.
Âgée de seulement 31 ans, l’une des surveillantes a été condamnée à 24 mois de prison, dont 6 mois avec sursis. Son complice, un surveillant de 44 ans, a quant à lui eu 18 mois de prison. Une peine jugée assez sévère, mais à la hauteur de leur participation, selon les juges. En effet, sans leur participation dans cette affaire, la distribution des cannabis entre les murs de la prison n’aurait pas été possible.
Des circonstances atténuantes ?
Maître Alexandre Simonin, un des avocats de la défense, ne prétend pas comprendre le comportement de sa cliente. Il estime en effet que ceux qui sont censés représenter la loi ne devraient pas la transgresser. Néanmoins, la surveillante pénitentiaire aurait une excuse atténuante.
« Sans le cannabis et les antidépresseurs, il y aurait des détentions intenables. C’est une réalité, vous aurez toujours d’excellents surveillants qui fermeront les yeux. »
Par ailleurs, la surveillante affirme avoir agi sous la contrainte :
« Elle n’a jamais contesté sa participation aux faits. Elle s’est amourachée d’un détenu et n’a plus fait la différence entre ce qui était mal ou pas car elle voulait bien faire avec lui. Mais elle n’a pas fait ça pour l’argent. » Selon Maître Julie Helut, son avocate.
Puis, alors, son amoureux menace de faire du mal à sa famille si elle ne participait pas à la distribution de cannabis et n’aidait pas le détenu à faire entrer les résines au sein de la prison.
L’autre surveillant aurait aussi avoué avoir agi sous la contrainte. Une défense qui ne tient plus la route grâce aux résultats des écoutes téléphoniques :
« On avait conclu 500 euros par voyage, dit l’agent pénitentiaire au prisonnier au cours d’une conversation. Si je n’ai pas mon fric, j’arrête. S’il n’y a pas les 1 000 euros, je ne prends aucune marchandise. »
Il s’agirait plutôt d’un trafic organisé.
Une machine parfaitement huilée pour une distribution de cannabis dans l’enceinte
La machine était parfaitement huilée pour une distribution de cannabis dans l’enceinte de l’établissement pénitentiaire. L’intervenant extérieur devait simplement laisser les produits à l’adresse de la condamnée. Elle récupère le tout et l’emporte avec elle au travail. Elle affirme les avoir mis dans son soutien gorge ou dans ses chaussures.
Les rumeurs vont vite au sein de la prison. Et les multiples anciennes relations amoureuses de la surveillante n’ont pas arrangé sa situation. Les autres compagnons commencent à solliciter les mêmes faveurs à leur tour. Ce qui l’a mené à faire entrer 100 gr de cannabis par semaine environ pendant 4 mois. Et elle continue d’assurer qu’elle n’a reçu aucun revenu pour cela. Au fil du temps, en plus du cannabis, la surveillante fera passer aussi de l’alcool, une carte SIM, et différents produits au sein de la prison.