Plusieurs scientifiques veulent savoir ce que les habitants du Nord du Canada pensent du cannabis et s’ils en consomment ou pas. Cette enquête canadienne ambitionne de couvrir environ 22 000 ménages dans les Territoires du Nord-Ouest, au Yukon et au Nunavut. Qu’en est-il vraiment de cette enquête ?
Conception de l’enquête canadienne sur la consommation du cannabis
Des chercheurs ont récemment mené une nouvelle enquête majeure sur la consommation de cannabis dans trois territoires du Canada. Le dirigeant de l’enquête n’est autre que le professeur David Hammond de l’École des sciences de la santé publique de l’Université de Waterloo. Ce dernier affirme notamment que cette enquête ayant une portée régionale est la plus complète en matière de consommation de cannabis. La recherche veut identifier ce qui a changé dans la consommation de marijuana. Elle veut révéler le nombre de personnes qui sont passées du marché illicite au marché légal. La problématique de l’enquête est de comprendre comment la consommation du cannabis, légalisée en octobre 2018, affecte la consommation d’autres substances. Par substances, on parle notamment de l’alcool ou des analgésiques sur ordonnance.
On a déjà remis les invitations au sondage aux familles du Nunavut (en inuktitut et en anglais). D’ailleurs, les questionnaires ont également été traduits dans les langues locales. En 2018, les citadins du Nord auraient consommé du cannabis plus fréquemment que leurs homologues provinciaux, selon les statistiques du Canada. 33 % des habitants d’Iqaluit (capitale du Nunavut) auraient récemment consommé du cannabis au cours des trois derniers mois cette année-là. Ce taux de consommation est le plus élevé de toute la région. Les habitants du Yellowknife (capitale des Territoires du Nord-Ouest) se retrouvent en seconde place avec un pourcentage de 26,8 %. Ensuite viennent les résidents de Whitehorse, avec une consommation récente avoisinant 23,1.

Une récompense de vingt dollars à ceux qui participent au sondage
Le professeur Hammond a promis de verser vingt dollars à ceux qui participent à l’enquête. Les ménages peuvent trouver leur mot de passe ainsi qu’un lien spécifique leur permettant de se connecter dans leurs invitations. Celles-ci devraient leur parvenir au bout des trois prochaines semaines et les chercheurs ont également prévu de faire des rappels.
L’équipe de chercheurs veut faire comprendre à la population cible qu’il ne s’agit pas d’une activité commerciale, encore moins d’une arnaque. C’est plutôt une question de santé qui nécessite des investigations afin de décider de la meilleure façon de réglementer le cannabis. Ce sondage permettrait aux usagers de comparer le coût des produits du marché illégal par rapport à celui du marché légal. Il en sortirait également le genre de produit qui intéresse les consommateurs. Mais on recueille également l’avis des personnes qui ne consomment pas de marijuana. Il faut leur demander s’ils trouvent que la légalisation de la marijuana est une bonne idée ou non. Donc, l’enquête a besoin de collecter tous les avis et les chiffres apparentés à l’usage du cannabis dans les trois régions canadiennes.
Modalités de contrôle des achats de cannabis
Nunavut contrôle les achats de cannabis via deux sociétés en ligne relevant de sa Commission des alcools et du cannabis. Hilary Casey déclare être heureuse de contribuer à l’enquête en éclairant les politiques publiques et les approches législatives sur le chanvre. Et cela, alors que son service (politique de l’entreprise au ministère des Finances du Nunavut) n’est pas directement impliqué dans l’enquête. Néanmoins, son rôle consiste notamment à superviser la commission en recevant et en évaluant les informations pertinentes à cet effet.
Pour conclure, disons que l’enquête canadienne en matière de consommation de cannabis est très pertinente. Cette recherche d’une portée régionale aboutira sur la connaissance du nombre de d’usagers qui sont passés du marché illicite au marché légal. Elle permettra également de savoir comment le cannabis impacte la consommation d’autres substances. L’enquête recueille aussi l’avis de la population cible sur la légalisation du cannabis. En définitive, il s’agit d’une investigation très importante sur le plan politique et stratégique de la santé publique.
Par ailleurs, et s’il fallait privilégier l’accompagnement à la répression en matière de politique antidrogue ?