Le comté de Frederick, Maryland, se démarque en supprimant les tests de dépistage du cannabis avant l’embauche pour la majorité de ses employés publics.
Une nouvelle politique en vigueur
Les autorités du comté de Frederick, abritant une population de 287 000 habitants, ont décidé de ne plus exiger de tests de dépistage de drogues, y compris du cannabis, pour la plupart des nouveaux employés du secteur public. Cette mesure vise à faciliter le recrutement en éliminant une contrainte jugée excessive. Cependant, les postes « sensibles à la sécurité », comme ceux dans les forces de l’ordre, restent soumis à cette exigence. Le comté, employant environ 3 400 personnes, cherche ainsi à moderniser ses pratiques en matière de ressources humaines.
Contexte législatif et exceptions
L’année dernière, les législateurs du Maryland ont légalisé la production, la vente et la consommation de cannabis. Malgré cette avancée, la législation ne prévoit pas de protections explicites pour les employés consommant du cannabis en dehors de leur temps de travail. Une proposition de loi visant à limiter les sanctions pour consommation antérieure de cannabis n’a pas abouti, restant bloquée en commission. Ce contexte législatif explique en partie la prudence du comté concernant les postes à haut risque.
Test de cannabis : Un obstacle à l’emploi levé
Jessica Fitzwater, directrice du comté de Frederick, a justifié cette décision en déclarant que les tests de dépistage préalables à l’embauche représentaient « un obstacle inutile à l’emploi ». En supprimant cette exigence, le comté espère attirer davantage de candidats, notamment dans un contexte de pénurie de main-d’œuvre dans certains secteurs publics. Cette initiative s’inscrit dans une tendance nationale visant à réduire les obstacles à l’embauche liés à la consommation de cannabis.
Une tendance nationale
Frederick n’est pas une exception. Plusieurs grandes villes américaines comme Atlanta, Cleveland, le District de Columbia, Philadelphie et Saint-Louis ont également cessé les tests de dépistage du cannabis pour la majorité de leurs employés publics. Des États comme le Michigan, le Nevada et Washington ont même adopté des lois interdisant ces tests à l’échelle de l’État. D’autres, tels que la Californie, le Connecticut, le Minnesota, le Montana, le New Jersey, New York et le Rhode Island, ont mis en place des protections élargies pour les travailleurs, limitant ainsi les capacités des employeurs à tester ou à sanctionner leurs employés pour leur consommation de cannabis en dehors des heures de travail.
La décision du comté de Frederick marque un changement significatif dans les politiques de dépistage de drogues, reflétant une évolution des attitudes envers le cannabis à travers les États-Unis. En éliminant les tests de dépistage avant l’embauche, Frederick rejoint un mouvement croissant de juridictions qui reconnaissent la nécessité d’adapter leurs pratiques en matière de ressources humaines aux nouvelles réalités législatives et sociales. Cette approche plus libérale pourrait bien devenir la norme à mesure que de plus en plus d’endroits revoient leurs politiques pour s’aligner sur la légalisation du cannabis.