À l’approche de l’élection présidentielle américaine de 2024, l’industrie du cannabis scrute attentivement les positions des candidats, Kamala Harris et Donald Trump, ainsi que l’impact potentiel de leur élection sur les politiques en matière de marijuana.
Harris : La continuité et les réformes
On espère que la candidate démocrate et actuelle vice-présidente Harris poursuivra les réformes sur la marijuana initiées par l’administration Biden, comme la reclassification de la drogue en substance à faible risque.
L’évolution de Harris sur cette question est remarquable. De son opposition initiale à la légalisation du cannabis en Californie à son plaidoyer récent en faveur de la reclassification de la drogue, elle semble déterminée à faire avancer la réforme.
Trump : Une position stable mais inerte
De l’autre côté, le candidat républicain Trump, basé sur sa précédente présidence, semble enclin à laisser les questions liées au cannabis aux États. Il n’a pas poussé les réformes mais n’a pas non plus imposé de nouvelles restrictions aux entreprises de cannabis.
Harris : Un potentiel pour aller plus loin
Depuis le lancement de sa campagne présidentielle en juillet, Harris n’a pas discuté publiquement de sa position sur les questions liées à la marijuana. Sa position a évolué tout au long de sa carrière, en parallèle avec le changement d’attitudes générales à l’égard de la drogue.
Son bilan en tant que procureure est complexe. Malgré la rhétorique selon laquelle elle aurait emprisonné des milliers de personnes pour possession de marijuana, les données montrent que sous sa direction entre 2004 et 2010, il y a eu 1 956 condamnations pour possession de marijuana, mais seulement 45 ont abouti à des peines de prison dans l’État.
En 2010, Harris s’est opposée à une initiative californienne visant à légaliser le cannabis. En 2015, elle a appelé à la fin de l’interdiction fédérale de la marijuana médicale. Ces dernières années, elle a activement soutenu plusieurs projets de loi, comme le SAFE Banking Act, le Marijuana Justice Act et le MORE Act.
Soutien récent et engagement
En mars, Harris a montré son soutien à la reclassification en demandant à la Drug Enforcement Administration (DEA) de faire avancer le dossier « le plus rapidement possible », qualifiant la situation actuelle de « absurde » et « manifestement injuste ».
Vince Sliwoski, avocat spécialisé dans le cannabis, a noté que pendant son mandat de vice-présidente, Harris est restée discrète sur les réformes du cannabis de l’administration Biden. Il pense qu’elle ferait ce qui est politiquement opportun sans donner la priorité à la réforme du cannabis.
Un Joker pour l’industrie du cannabis ?
Lisa Pittman, avocate spécialisée dans le cannabis, considère Harris comme un « joker complet » pour le secteur. Elle pourrait poursuivre l’objectif de l’administration Biden mais ne s’est jamais présentée comme une fervente partisane de la légalisation. L’état d’avancement du rééchelonnement de la marijuana après le mandat de Biden aura un impact majeur sur sa capacité à faire progresser les réformes.
Trump : Une approche déléguée aux États
Durant son mandat présidentiel, Trump a maintenu que les lois sur le cannabis devraient être gérées au niveau des États. Il est favorable à la légalisation du cannabis médical. Selon Pittman, une nouvelle présidence Trump apporterait plus de clarté au secteur du cannabis. Trump a montré qu’il soutient des politiques favorables aux entreprises avec moins de régulation.
Impact sur le secteur du cannabis
Le résultat des élections de novembre sera déterminant pour les opérateurs et les investisseurs du secteur du cannabis aux États-Unis. Il déterminera si le secteur peut connaître une réforme progressive sous Harris ou continuer avec une approche stable et contrôlée par l’État sous Trump.