La décision du Congrès américain qui a légalisé le cannabis au niveau fédéral pour améliorer l’agriculture a influencé le Texas. Mais cette loi américaine de 2018 n’autorise pas les variétés culturales dépassant 0,3 % de THC. Quoi qu’il en soit, les agriculteurs texans ont suivi le mouvement, mais les résultats n’ont pas été aussi satisfaisants que ce qu’ils espéraient.
Perspective liée à la légalisation de la culture du cannabis au Texas
Lorsque les parlementaires texans ont adopté la légalisation de la culture du chanvre en 2019, Charles Perry pensait alors qu’il s’agissait d’une culture chaude. En fait, il espérait que la production de cannabis pouvait résister à la sécheresse et sauver les agriculteurs texans. Grâce à cet argument, cette loi a été votée à l’unanimité par les représentants de la Chambre et les sénateurs. Sid Miller, commissaire de l’agriculture, était également en faveur de la cause. Ce dernier déclarait dans Tribune Texas que l’élaboration d’un programme de chanvre industriel représente une opportunité pour faire prospérer les agriculteurs. Malheureusement, cette croyance reposerait sur des expérimentations dans des États aux climats distincts (Kentucky et Colorado).
Impact de cette décision sur le marché du cannabis
Après la légalisation de sa culture, le chanvre a été cultivé en masse au Texas. De nombreux agriculteurs ont voulu faire profit dans l’or vert, ce qui a rapidement augmenté l’offre sur le marché. Malheureusement, la demande n’a pas pu suivre entraînant ainsi la baisse du prix des produits dérivés du chanvre (CBD, fleur de chanvre, etc.). Pire, la plupart des cultivateurs de chanvre n’ont pas pu écouler leurs produits, leur laissant d’importants stocks excédentaires.
Perte d’intérêt des agriculteurs texans pour le cannabis
Les paysans texans ont perdu tout intérêt pour la culture du cannabis, notamment pour la filière graine et fibre (textile, papier, etc.). Les agriculteurs qui ont cultivé le chanvre ont notamment constaté qu’il ne supportait pas la sécheresse comme les autres cultures. En effet, le pays a traversé l’épisode de sécheresse la plus extrême (depuis 2011) qu’il n’ait jamais connu. La température a largement dépassé (trois chiffres) la limite diurne optimale pour la culture de chanvre (70 à 80 degrés).
La sécheresse durcit le sol, ce qui rend difficile le labourage et freine la pousse du chanvre industriel. Les agriculteurs peuvent cultiver le chanvre en serre pour obtenir du cannabidiol (CBD), mais cela exige encore plus d’eau. En outre, la sécheresse a causé beaucoup de perte de récolte avec une baisse de rendements avoisinant les 68 %. Par conséquent, les paysans préfèrent renoncer à ce risque et économiser leurs ressources (terre, argent, temps). La faible résistance du chanvre à ces conditions climatiques extrêmes semble contredire les arguments des politiciens.
Optimisme de certaines entités
Quelques leaders de l’industrie du cannabis gardent l’espoir que cette culture puisse décoller. Selon eux, cela serait possible si l’on pouvait motiver les agriculteurs à intégrer le chanvre industriel dans leurs rotations culturales. Mais pour ce faire, il faut prendre des mesures concrètes pour que la culture du chanvre soit profitable pour les agriculteurs. Ils pensent également qu’il faudrait sans doute envisager de travailler la génétique de cette plante pour qu’elle puisse résister à la sécheresse. Quoi qu’il en soit, sans aucun changement, il est possible que d’ici deux ans, les cultivateurs se détournent complètement du cannabis.
Pour conclure, la légalisation du cannabis au Texas a entraîné plus de perte que de profits à cause des conditions climatiques. Les agriculteurs se sont rués vers la production du chanvre, mais l’offre a rapidement surpassé la demande. La surproduction a considérablement augmenté les stocks de produits non vendus. En outre, la sécheresse a gâché les cultures de cannabis et démotivé les agriculteurs. Il semblerait que le chanvre ne supporte pas aussi bien la chaleur qu’on le croyait. Quoi qu’il en soit, le statut légal de la culture de chanvre est déjà une chance pour les Texans. Ces derniers devraient seulement trouver un moyen de s’adapter aux conditions climatiques.
Dans une autre de nos rubriques, on parle également des conditions de pousse du cannabis en hiver.
