Le Dakota du Sud se retrouve actuellement au centre d’un débat crucial sur la légalisation de la marijuana à usage adulte, avec la présentation d’une proposition par Emmett Reistroffer, résident de Rapid City. Cette mesure propose d’autoriser les individus âgés de 21 ans ou plus à posséder, cultiver, ingérer, et distribuer de la marijuana, établissant des limites claires quant à la quantité pouvant être possédée et cultivée. Cependant, malgré la clarté de la proposition, Reistroffer a indiqué qu’il n’a actuellement pas l’intention de recueillir des signatures ni de faire campagne pour son initiative en 2024.
Points Clés de la Proposition en Dakota du Sud
La proposition, examinée par le procureur général Marty Jackley, énonce que les adultes peuvent posséder jusqu’à trois onces de marijuana et cultiver jusqu’à six plantes, avec un maximum de 12 plantes par foyer. Des limites spécifiques sont également établies pour la conduite sous l’influence de la marijuana, qui resterait illégale, de même que toute activité liée au cannabis chez les moins de 21 ans.
Selon cette proposition, les ventes de marijuana se feraient par le biais des dispensaires de marijuana médicale existants, qui pourraient obtenir des licences à double usage auprès du ministère de la Santé de l’État. Les gouvernements locaux auraient la possibilité de plafonner le nombre de licences dans leur juridiction, mais ne pourraient pas les interdire.
Les Différences avec d’Autres Propositions
Cette proposition de Reistroffer n’est pas la seule sur la table. Une autre mesure de légalisation, parrainée par les Dakotans du Sud pour de meilleures lois sur la marijuana (SDBML), est déjà en cours de signature en vue de participer au scrutin de 2024. Les principales différences entre les deux propositions résident dans les détails de la régulation, des licences, et des taxes.
Reistroffer souligne que sa proposition met l’accent sur les ventes légales et la réglementation, tandis que la proposition du SDBML se concentre sur la légalisation non commerciale. Des points de discorde subsistent, notamment sur la clarification nécessaire du langage de la proposition du SDBML, selon le procureur général.
Étapes à Venir et Opposition
Pour que la mesure de Reistroffer soit soumise aux élections générales de 2024, au moins 17 509 signatures d’électeurs inscrits devront être recueillies avant la date limite en mai. Si elle est inscrite au bulletin de vote, une majorité simple sera nécessaire pour son adoption.
Cependant, en parallèle, des propositions opposées visent à renforcer les lois sur les drogues dans l’État, avec l’une visant à abroger la loi de l’État sur la marijuana médicale et l’autre à empêcher la légalisation des substances interdites au niveau fédéral.
Contexte Politique et Histoire Récente
Le Dakota du Sud a déjà été le théâtre de débats houleux sur la légalisation de la marijuana. Les électeurs ont approuvé une mesure en 2020, mais la Cour suprême de l’État l’a invalidée. L’année dernière, une nouvelle tentative a été rejetée par les électeurs. Les sondages indiquent une division parmi les habitants, avec une majorité prévoyant de voter contre la légalisation.
La gouverneure Kristi Noem a tenté de retarder la mise en œuvre de la légalisation médicale en 2020, mais ses efforts ont échoué. Un comité d’étude a recommandé en 2021 que le corps législatif envisage la légalisation, mais un projet de loi a été rejeté en 2022.
Pour conclure, le Dakota du Sud reste un État où le débat sur la légalisation de la marijuana est complexe et évolutif. Les différentes propositions en cours reflètent les divergences d’opinions et les défis auxquels les partisans de la légalisation doivent faire face. La légalisation de la marijuana à usage adulte demeure un sujet brûlant dans cet État, avec des implications potentielles significatives sur la politique et la société. Il sera essentiel de suivre de près l’évolution de ces propositions et leur impact sur le paysage juridique et social du Dakota du Sud.
