Au yeux de la Commission mondiale sur la politique des drogues, le cannabis médical et récréatif devraient être exclus de la liste des substances interdites. C’est du moins, ce qu’a fait remarquer Michel Kazatchkine, l’un des membres de l’organisation lors de la dernière réunion des coordinateurs antidrogue européens. La raison, ce sujet est au cœur des débats étant donné la disparité des points de vue entre les pays membres de l’UE. Ce qui explique la décision du coordinateur tchèque de ce Conseil de s’adresser aux 27. Son objectif, les encourager à fournir un effort collectif visant à harmoniser la légalisation du cannabis en Europe.
La légalisation du cannabis en Europe a encore du chemin à faire, mais…
Les coordinateurs antidrogue de l’UE se sont réunis à Prague pour une conférence-débat sur le cannabis. Au cœur du sujet :
- La régulation du marché ;
- La dépénalisation des consommateurs de cannabis.
D’après les constats, il serait facile de croire que la légalisation du cannabis en Europe a encore du chemin à faire. Simplement parce que les avis divergent sur ce sujet auprès des membres de l’UE.
Pour la France qui a cependant autorisé la commercialisation du CBD mondialement connu pour ses vertus thérapeutiques par exemple, ces options sont écartées de la liste. Et d’après les observateurs, l’ensemble des stupéfiants y compris le cannabis récréatif ne sont pas près d’intégrer un cadre légal. D’ailleurs, il ne s’agit pas de l’unique nation à défendre cette position lors de cette réunion. C’est aussi le cas pour la Suède, la Pologne et beaucoup d’autres.
D’un autre côté figurent ceux qui sont d’avis pour une politique plus libérale avec le Portugal, l’Estonie, les Pays-Bas ou l’Espagne en tête de liste. Depuis quelques mois, c’est devenu aussi le cas pour l’Allemagne qui prévoit une législation sur le cannabis. Situation similaire pour le Luxembourg qui s’est accordé jusqu’en 2023 pour donner son feu vert à la production de cannabis récréatif et médical.
… Elle est sur la bonne voie
Il va sans dire que les oppositions étaient au rendez-vous durant cette conférence. La majorité s’accorde toutefois à dire que cette réunion aura au moins permis à ces débats législatifs de renforcer leur valeur politique à l’échelle européenne.
Pour s’en convaincre, il suffit de porter un regard sur la piste que l’Union a décidé d’explorer. Celle qui a pour objectif de permettre aux pays membres de trouver un terrain d’entente sur la légalisation du cannabis en Europe. D’après Jindřich Vobořil, le représentant tchèque à la source de cette initiative :
L’interdiction ne s’est pas avérée suffisamment efficace. Nous devons dès lors chercher d’autres modèles. Un marché réglementé peut-être une seule solution.
Ce président du Conseil estime en effet qu’il est temps pour le marché européen du cannabis d’entrer dans un cadre réglementaire strict. C’est pourquoi, il a encouragé les 27 à unir leur force pour la mise en place d’une législation qui fera l’unanimité. Un point de vue partagé par le Grand-Duché faisant savoir que :
Le statu quo n’est pas une option. Il nous faut une nouvelle politique de drogue structurée et multilatérale.
De nouvelles perspectives qui auraient une chance d’aboutir selon la Commission mondiale sur la politique des drogues faisant remarquer que :
Il existe de nombreuses complications juridiques. Mais je crois qu’il y aura un changement de compréhension en Europe et dans le monde.
En attendant, certaines régions comme l’Amérique Latine ont beaucoup progressé notamment depuis que le Costa Rica a décidé de se lancer dans la légalisation du cannabis récréatif.