Le président colombien Gustavo Petro s’est adressé à l’Assemblée générale des Nations unies à New York mardi. Il appelle les pays d’Amérique latine à s’unir pour mettre fin à la guerre contre le cannabis. M. Petro, le premier président colombien de gauche, soutient depuis longtemps que la guerre mondiale contre la drogue a échoué. Dans son discours inaugural en août, il a appelé à une nouvelle stratégie internationale de lutte contre le trafic de drogue.
Une situation alarmante pour l’écosystème
Dans son discours devant l’Assemblée générale des Nations unies, le président colombien a souligné la nécessité de mettre fin à la guerre de la drogue et de protéger l’environnement. Gustavo Petro n’a pas hésité à accuser les pays nordiques de contribuer à la destruction de l’environnement et de poursuivre la guerre du cannabis comme une expression de la cupidité capitaliste.
Il a accusé les pays nordiques de ne s’intéresser à son pays que pour « empoisonner nos forêts, emprisonner les hommes et prendre la vie de nos femmes ». Selon lui, l’éducation des enfants n’interesse pas les grands décideurs de ce monde. La destruction des forêts (champs de cannabis) et l’extraction de charbon et de pétrole les obsèdent.
Dans son discours, M. Petro souligne que la destruction des forêts tropicales amazoniennes se justifie par la présence d’herbicides comme le glyphosate pour lutter contre les cultures illégales.
On pulvérise de grandes quantités de poisons tels que le glyphosate pour éradiquer les buissons de cannabis, qui s’écoulent ensuite dans les rivières et piègent les agriculteurs.
Appel à la solidarité et à la révision des priorités
Le président a appelé à la fin de la guerre insensée contre le cannabis qui ensanglante l’Amérique latine. Il a appelé l’ensemble de la communauté latino-américaine à s’unir et à lutter contre ce qui afflige réellement le monde.
Le rapport de la Commission nationale de la vérité, créée dans le cadre de l’accord de paix de 2016 avec le groupe rebelle des FARC, révèle que le trafic et la guerre de la drogue sont les principaux moteurs du conflit armé en Colombie.
Le pays d’Amérique du Sud, considéré comme le plus grand producteur de cocaïne au monde, reçoit souvent des pressions de la part de son principal allié, les États-Unis, pour qu’il réduise sa production de cannabis.
En juillet, l’Office of National Drug Control Policy (ONDCP) de la Maison Blanche a indiqué que la production potentielle de cocaïne de la Colombie avait chuté de 994 tonnes l’année dernière à 972 tonnes.
Cannabis, charbon ou pétrole : quelle est la priorité ?
Les dictateurs au pouvoir décident que la cocaïne est un poison et qu’ils doivent en répondre.
Et cela, même si moins de personnes meurent d’overdoses et plus de personnes meurent de mélanges secrets forcés. Ce sont des questions de pouvoir séculaire qui sont injustes et absurdes.
Les pouvoirs séculiers sont irrationnels parce qu’ils sont irrationnels. Ils sont remplis de soif de possession et de consommation illimitée.
Pour conclure, le président colombien dénonce toute l’incohérence des mesures prises jusqu’à présent. Un million de latino-américains ont été tués et deux millions d’afro-américains ont été emprisonnés pour avoir cultivé la coca. Pourtant, on peut aisément éviter ces drames en prenant les bonnes dispositions.
Les Etats-Unis ont déjà beaucoup avancé sur ce terrain avec des mesures conciliantes sur la dépénalisation du cannabis.