L’État français face au cannabis médical : Entre espoirs et déceptions

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Le cannabis médical, sujet de débat et de controverse depuis de nombreuses années en France, se trouve actuellement à un carrefour décisif. Bien que reconnu pour ses propriétés thérapeutiques dans de nombreux pays, la France a adopté une approche prudente, initiant une phase d’expérimentation pour évaluer les bénéfices et les risques associés à son utilisation médicale.

Programmée en 2018 et lancée en 2021, cette expérimentation visait à évaluer la pertinence de la prescription de cannabis dans certaines conditions médicales spécifiques. Elle a permis à un nombre limité de patients, environ 2 700, de bénéficier de traitements à base de cannabis pour des affections telles que les douleurs neuropathiques réfractaires, certaines formes d’épilepsie résistantes aux traitements, ou encore la spasticité douloureuse liée à la sclérose en plaques.

Alors que cette phase d’expérimentation touchait à sa fin, une annonce majeure a été faite par le ministre de la Santé : la prolongation de cette expérimentation. Cette décision, bien que saluée par certains comme une avancée, a également soulevé de nombreuses interrogations. Pourquoi une prolongation et non une généralisation ? Qu’en est-il des nombreux patients en attente de traitement ? Et surtout, cette décision est-elle à la hauteur des enjeux actuels ?

De qui se moque l'État français concernant le cannabis médical ?

Historique de l’expérimentation du cannabis médical en France :

L’histoire du cannabis médical en France est relativement récente, mais elle est riche en enseignements, en débats et en espoirs. L’expérimentation du cannabis à usage médical a été initiée sur la base de l’article 43 de la LFSS pour 2020. Son objectif principal était d’évaluer la sécurisation de la prescription et de la dispensation de médicaments à base de cannabis, tout en recueillant les premières données françaises sur l’efficacité et la sécurité de cette nouvelle thérapeutique.

L’expérimentation, qui a officiellement débuté le 26 mars 2021, avait une durée prévue de 2 ans. Elle visait à inclure 3 000 patients, mais au 14 septembre 2023, un total de 2 761 patients avait été inclus. Ces patients étaient éligibles pour cinq indications principales : les douleurs neuropathiques réfractaires, certaines formes d’épilepsie pharmaco-résistantes, certains symptômes rebelles en oncologie, les situations palliatives et la spasticité douloureuse de la sclérose en plaques ou d’autres pathologies du système nerveux central.

L’initiative a suscité de grandes attentes parmi les patients, les professionnels de santé et le grand public. Nombreux étaient ceux qui espéraient que cette expérimentation ouvrirait la voie à une légalisation plus large du cannabis médical en France, offrant ainsi une alternative thérapeutique à des milliers de patients souffrant de conditions médicales pour lesquelles les traitements conventionnels étaient inefficaces ou provoquaient des effets secondaires indésirables.

L’expérimentation a également été perçue comme une opportunité pour la France de rattraper son retard par rapport à d’autres pays européens qui avaient déjà légalisé le cannabis médical. Cependant, malgré les espoirs et les attentes, le chemin vers une acceptation plus large du cannabis médical en France reste semé d’embûches et d’incertitudes.

De qui se moque l'État français concernant le cannabis médical ?

France : Le projet de cannabis à usage médicinal se poursuivra, mais son expansion à l’ensemble du pays reste incertaine

Le ministre français de la Santé, Aurélien Rousseau, a confirmé que le projet expérimental sur le cannabis à des fins médicinales se poursuivra, apportant ainsi un certain soulagement à ses 2 540 patients. Cependant, le ministre ne s’est pas engagé à mettre en œuvre le cannabis médicinal à grande échelle en France cette année.

Lors de la session de la commission des affaires sociales de l’Assemblée nationale, le ministre Rousseau a été interrogé sur cette question par le secrétaire de l’Assemblée. Cela s’est produit peu après que le gouvernement a publié son projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS) pour 2024, qui définit les allocations budgétaires de l’État pour l’année suivante. Malheureusement, le PLFSS n’a pas alloué de budget pour l’expérience en cours sur le cannabis médical ni suggéré une mise en œuvre plus large.

Rousseau a reconnu que l’expérience avait produit des résultats cliniques indiquant des avantages pour les patients. Cependant, il a cité l’absence d’autorisation de mise sur le marché européenne comme raison de ne pas s’engager dans un programme complet de cannabis médical. Il s’attend à ce que cette autorisation soit prête en 2025.

Si l’autorisation de mise sur le marché européenne n’est pas accordée d’ici 2025, Rousseau a suggéré que le gouvernement pourrait mettre en œuvre un régime d’« usage compassionnel », permettant aux patients d’accéder à certains médicaments encore en développement. Il a confirmé l’intention du gouvernement de déposer un amendement pour garantir un accès continu aux bénéficiaires de l’expérience du statut adapté.

Il n’est pas encore clair ce que ce statut adapté impliquera, mais il semble indiquer que l’expérience, initialement prévue pour se terminer en mars 2024, pourrait se poursuivre.

Une déclaration collective, publiée dans le Libération le 10 octobre, a été signée par plusieurs personnes, dont des députés de la commission et des professionnels de la santé impliqués dans l’expérience. Ils ont appelé à la mise en œuvre officielle du cannabis à des fins médicinales en France dès l’année prochaine, arguant qu’il s’agit d’une « nécessité éthique et clinique » pour les patients, en particulier ceux souffrant de maladies telles que le cancer, l’épilepsie, la sclérose en plaques et la douleur chronique. Ils ont également souligné que ne pas fournir un accès général au cannabis à des fins médicinales en 2024 serait une trahison envers ceux qui en ont besoin.

De qui se moque l'État français concernant le cannabis médical ?

La décision controversée de prolonger l’expérimentation :

La récente annonce de la prolongation de l’expérimentation du cannabis médical en France a suscité de vives réactions au sein de la communauté médicale, des patients et du grand public. Cette décision, bien qu’attendue par certains, a été perçue par d’autres comme un signe de l’hésitation du gouvernement à s’engager pleinement en faveur de la légalisation du cannabis à des fins thérapeutiques.

Détails sur la prolongation de l’expérimentation pour les 2 540 patients : La prolongation concerne les 2 540 patients déjà inclus dans l’expérimentation. Ces patients continueront à bénéficier de l’accès au cannabis médical sous supervision médicale. Toutefois, cette décision laisse en suspens la question de l’accès pour les nombreux autres patients qui pourraient bénéficier de ce traitement, mais qui n’ont pas été inclus dans l’expérimentation initiale.

L’investissement de 10 millions d’euros : un montant suffisant ? L’annonce d’un budget de 10 millions d’euros pour soutenir cette prolongation a également fait l’objet de débats. Pour certains, ce montant est perçu comme une goutte d’eau dans l’océan, insuffisant pour répondre aux besoins réels des patients et pour soutenir la recherche et le développement du cannabis médical en France. D’autres estiment que cet investissement, bien que modeste, est un pas dans la bonne direction, montrant une volonté du gouvernement de continuer à explorer cette voie thérapeutique.

Le statut « ad hoc » de 5 ans renouvelables : une solution temporaire. La mise en place d’un statut « ad hoc » pour le cannabis médical, d’une durée de 5 ans renouvelables, soulève également des questions. Ce statut, bien que fournissant un cadre légal pour la prescription et la distribution du cannabis médical, est perçu par beaucoup comme une solution temporaire et non comme une véritable reconnaissance de la valeur thérapeutique du cannabis. Il reflète une certaine prudence de la part des autorités, mais aussi une hésitation à s’engager pleinement en faveur d’une légalisation complète.

La décision de prolonger l’expérimentation et les modalités associées montrent que le débat sur le cannabis médical en France est loin d’être clos. Les attentes sont grandes, et il appartient désormais aux décideurs politiques de répondre aux besoins des patients tout en assurant la sécurité et l’efficacité du traitement.

De qui se moque l'État français concernant le cannabis médical ?

Les patients laissés pour compte :

Le cannabis médical, bien que controversé, est devenu un espoir pour de nombreux patients en France. Ces patients, souffrant de diverses affections, voient dans le cannabis une alternative potentielle pour soulager leurs symptômes, améliorer leur qualité de vie ou compléter leurs traitements actuels.

Estimation du nombre de patients en attente de traitements : Alors que l’expérimentation initiale n’a inclus que 2 761 patients, les estimations suggèrent qu’entre 300 000 à 1 000 000 de patients pourraient potentiellement bénéficier du cannabis médical en France. Ces chiffres englobent des patients atteints de maladies chroniques, de douleurs neuropathiques, d’épilepsie sévère, ou encore de certains symptômes liés au cancer.

Les conséquences pour ces patients et leurs familles : L’attente et l’incertitude quant à l’accès au cannabis médical ont des conséquences tangibles. Beaucoup de patients, en l’absence de solutions légales, se tournent vers le marché noir, s’exposant à des produits de qualité inégale et à des risques juridiques. Pour les familles, voir un proche souffrir sans pouvoir accéder à un traitement potentiellement bénéfique est source d’angoisse et de frustration. De plus, l’absence d’un cadre légal clair prive les patients d’un suivi médical approprié lors de l’utilisation du cannabis à des fins thérapeutiques.

Comparaison avec d’autres pays européens en matière de cannabis médical : Plusieurs pays européens ont déjà franchi le pas en matière de légalisation du cannabis médical. L’Allemagne, par exemple, a légalisé le cannabis médical en 2017, permettant à des dizaines de milliers de patients d’y accéder. Le Portugal, l’Italie et les Pays-Bas ont également mis en place des cadres légaux pour la prescription et la distribution du cannabis médical. Ces pays ont reconnu les bénéfices potentiels du cannabis pour certains patients et ont pris des mesures pour garantir un accès sûr et encadré. La France, malgré son statut de grande puissance européenne, semble à la traîne, laissant de nombreux patients dans l’attente et l’incertitude.

La question du cannabis médical en France dépasse le simple débat sur sa légalisation. Il s’agit d’une question de santé publique, d’éthique et de compassion envers les patients qui cherchent désespérément des solutions pour améliorer leur qualité de vie.

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La contradiction du marché du THC et du CBD :

Le débat sur le cannabis médical en France est d’autant plus complexe qu’il se déroule dans un contexte où le marché du THC (tétrahydrocannabinol) et du CBD (cannabidiol) connaît une croissance exponentielle. Ces deux composants du cannabis, bien que distincts dans leurs effets, sont au cœur d’une contradiction apparente dans la politique française.

Les 17 millions de consommateurs de THC et CBD en France : Selon les estimations, la France compte près de 17 millions de consommateurs de THC et CBD. Ces chiffres englobent à la fois les consommateurs récréatifs, ceux qui cherchent à se détendre ou à socialiser, et ceux qui utilisent le CBD pour ses propriétés thérapeutiques présumées, sans les effets psychoactifs du THC. Cette large base de consommateurs montre l’ampleur de la demande et l’intérêt croissant pour ces produits.

Les revenus générés pour l’État par ces marchés : Bien que le THC reste illégal en France, le marché du CBD, lui, est en plein essor. Avec l’ouverture de boutiques dédiées et la vente en ligne, le CBD est devenu un véritable business. L’État, par le biais de taxes et d’impositions, génère des revenus substantiels de ce marché. Paradoxalement, alors que l’État bénéficie financièrement de la vente de CBD, le cannabis médical, qui pourrait bénéficier à des centaines de milliers de patients, peine à trouver sa place dans le paysage thérapeutique français.

La position ambiguë de l’État français sur ces substances : D’un côté, l’État français maintient une interdiction stricte sur le THC, malgré les appels à la décriminalisation ou à la légalisation. De l’autre, il autorise et profite du marché florissant du CBD. Cette dualité montre une certaine incohérence dans la politique française. Alors que d’autres pays européens avancent vers une réglementation plus claire et plus cohérente, la France semble tiraillée entre des impératifs économiques, des préoccupations de santé publique et des débats idéologiques.

La situation du cannabis médical, du THC et du CBD en France illustre les contradictions et les défis auxquels le pays est confronté. Alors que le besoin médical est clairement identifié, les enjeux économiques et politiques semblent parfois l’emporter sur l’intérêt des patients.

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L’alcool et le tabac : une dépense publique colossale

La France, pays de la gastronomie et de la culture du vin, est également un pays où la consommation d’alcool et de tabac est profondément ancrée dans les habitudes sociales. Cependant, derrière cette image culturelle se cache une réalité économique et sanitaire préoccupante.

Les coûts pour les finances publiques liés à la consommation d’alcool et de tabac : La consommation excessive d’alcool et de tabac engendre des coûts considérables pour les finances publiques. Ces coûts se manifestent à travers les dépenses de santé liées aux maladies et aux affections causées ou aggravées par ces substances, comme les cancers, les maladies cardiovasculaires ou les troubles hépatiques. De plus, les accidents de la route liés à l’alcool représentent une charge supplémentaire pour les services d’urgence et les hôpitaux. Enfin, l’absentéisme au travail et la baisse de productivité due à la consommation de ces substances ont également un impact économique non négligeable.

La contradiction entre les investissements dans ces secteurs et le manque de financement pour le cannabis médical : Alors que l’État français perçoit d’importantes recettes fiscales de la vente d’alcool et de tabac, il dépense simultanément des milliards d’euros pour traiter les conséquences sanitaires de ces mêmes produits. Cette situation est d’autant plus paradoxale que, parallèlement, le financement alloué à l’expérimentation du cannabis médical reste dérisoire. Les 10 millions d’euros investis dans le cannabis médical contrastent fortement avec les sommes colossales dépensées pour gérer les conséquences de la consommation d’alcool et de tabac.

Il est donc légitime de s’interroger sur les priorités de l’État en matière de santé publique. Pourquoi investir si peu dans une solution thérapeutique prometteuse comme le cannabis médical, tout en continuant à supporter les lourds coûts sanitaires et sociaux de l’alcool et du tabac ?

Cette situation met en lumière les incohérences de la politique de santé publique française. Il est essentiel de repenser les investissements et les priorités pour garantir le bien-être de tous les citoyens, tout en maîtrisant les dépenses publiques.

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Conclusion :

La situation actuelle du cannabis médical en France soulève de nombreuses interrogations et préoccupations. Alors que de nombreux pays ont avancé dans la reconnaissance et l’utilisation du cannabis à des fins thérapeutiques, la France semble encore hésitante, malgré les preuves tangibles de ses bienfaits pour certains patients.

Réflexion sur la position de l’État français et les attentes des patients : L’État français, en prolongeant l’expérimentation sans offrir de solution concrète à la majorité des patients potentiels, semble ignorer les besoins réels et urgents de sa population. Cette décision, bien que bénéfique pour les 2 700 patients actuellement inclus dans l’expérimentation, laisse dans l’ombre des centaines de milliers d’autres, en attente d’une solution qui pourrait améliorer leur qualité de vie. La déception et la frustration sont palpables parmi ces patients et leurs familles, qui voient d’autres nations avancer pendant que la France stagne.

Appel à une révision de la politique actuelle en matière de cannabis médical : Il est impératif que la France reconsidère sa position sur le cannabis médical. Les investissements actuels, bien que symboliquement importants, sont insuffisants au regard des enjeux. L’État doit reconnaître le potentiel thérapeutique du cannabis et mettre en place une politique robuste, financée de manière adéquate, pour garantir l’accès à ce traitement pour tous ceux qui en ont besoin. Cela nécessite une volonté politique forte, une écoute attentive des professionnels de santé et des patients, et une vision à long terme pour la santé publique.

La France se trouve à un carrefour. Elle peut choisir de suivre l’exemple d’autres pays progressistes et d’adopter une approche centrée sur le patient, ou continuer sur la voie actuelle, marquée par des demi-mesures et des déceptions. Pour le bien-être de ses citoyens, espérons qu’elle fasse le bon choix.

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écrit par romain.l pour cannabig.info

Responsable des réseaux sociaux chanvre_h_i_b_o_o_x_x_x_france

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