Le Sénat américain a récemment adopté un projet de loi sur la défense à grande échelle qui englobe plusieurs dispositions importantes concernant la sécurité nationale. Parmi ces dispositions, un aspect clé concerne les agences de renseignement, telles que la CIA et la NSA, qui ne pourraient plus refuser des habilitations de sécurité aux candidats en raison de leur consommation passée de marijuana. Cette avancée législative est le fruit d’amendements approuvés par les sénateurs dans le cadre de la loi sur l’autorisation de la défense nationale (NDAA). Cet article examine en détail les différentes étapes de ce processus législatif et ses implications pour les consommateurs de cannabis et les agences de renseignement.
Les amendements et le processus d’approbation
Le Sénat a adopté une série d’amendements à la NDAA avant d’accepter l’ensemble de la législation. Parmi ces amendements figurait l’inclusion du texte intégral de la loi sur l’autorisation du renseignement, qui avait lui-même été modifié en comité le mois dernier pour inclure une disposition sur le cannabis proposée par le sénateur Ron Wyden (D-OR).
Auparavant, le sénateur Wyden avait déposé un amendement plus large l’année précédente visant à empêcher la discrimination dans l’emploi fondé sur la consommation antérieure ou actuelle de cannabis dans n’importe quel ministère fédéral, et pas seulement dans ceux liés au renseignement. Cependant, cet amendement avait été réduit en vertu d’un amendement au second degré du président de la commission avant d’être adopté par le panel. Finalement, la réforme avait été complètement annulée lorsque deux sénateurs du GOP avaient exprimé leur opposition à l’attachement du projet de loi sur le renseignement à la NDAA avec le langage sur le cannabis.
Cependant, cette année, le niveau de refoulement n’a pas eu lieu, et le Sénat dans son ensemble a approuvé la protection des individus contre la perte d’habilitations de sécurité en raison de leur consommation passée de marijuana.
Le contenu de la disposition nouvellement approuvée
La disposition nouvellement approuvée stipule que « Nonobstant toute autre disposition de la loi, le chef d’un élément de la communauté du renseignement ne peut pas décider de refuser l’admissibilité à l’accès à des informations classifiées à un individu sur la seule base de l’usage de cannabis par l’individu avant la soumission de la demande pour une habilitation de sécurité par l’individu. » Cela signifie que les agences de renseignement ne pourraient plus utiliser la consommation antérieure de cannabis comme motif de refus pour les candidats demandant une habilitation de sécurité.
Le sénateur Michael Bennet (D-CO), qui a coparrainé la réforme en commission avec Wyden et le sénateur Martin Heinrich (D-NM), a déclaré dans un communiqué de presse que cette mesure « modernisera le recrutement de la main d’œuvre » en interdisant aux agences de la communauté du renseignement de refuser une habilitation de sécurité à des individus basée uniquement sur leur utilisation antérieure de cannabis.
Le rapport du Comité sénatorial du renseignement
Le Comité sénatorial du renseignement a récemment publié un rapport sur la législation plus large, dans lequel il a approuvé la disposition sur la marijuana par un vote de 10 contre 7 le mois dernier. Le sénateur Wyden a souligné que « Alors que de plus en plus d’États légalisent le cannabis, il devient de moins en moins tenable de refuser les habilitations de sécurité à ceux qui l’ont utilisé. » Cette déclaration reflète l’évolution de l’opinion publique concernant le cannabis à mesure que de plus en plus d’États américains légalisent son usage à des fins médicales et récréatives.
Les autres amendements liés au cannabis proposés au Sénat NDAA
Outre la disposition sur la consommation de cannabis et les habilitations de sécurité, d’autres amendements liés au cannabis ont été proposés lors du processus d’approbation de la NDAA. Parmi eux, on retrouve une proposition de légalisation du cannabis médical pour les anciens combattants. Cependant, ces amendements n’ont finalement pas été pris en compte.
La position de la Maison Blanche et de la Chambre
La Maison Blanche a émis une déclaration de politique administrative répondant aux préoccupations concernant plusieurs dispositions de la NDAA, mais elle est restée silencieuse sur le langage du cannabis. De même, la législation sur le renseignement de la Chambre a été approuvée par le comité de la chambre, mais elle ne contient aucune disposition sur le cannabis à ce stade.
Perspectives d’avenir
Bien que le Sénat ait approuvé un changement de politique discrétionnaire sur le cannabis, des incertitudes persistent quant à l’inclusion de dispositions similaires dans le projet de loi distincte sur le renseignement, qui devra être présenté au comité des règles de la maison. Les réactivées bipartites de la Chambre ont déposé un projet de loi autonome pour empêcher les personnes de se voir refuser un emploi fédéral ou des habilitations de sécurité en raison de la consommation de marijuana, et pour aider les personnes qui ont perdu des opportunités à cause du cannabis dans le passé.
Pour conclure, l’approbation du Sénat pour protéger les consommateurs de cannabis contre la perte d’habilitations de sécurité constitue une avancée significative dans la reconnaissance de l’évolution des attitudes envers le cannabis aux États-Unis. Cette mesure vise à moderniser le processus de recrutement des agences de renseignement et à s’adapter à l’évolution des lois sur le cannabis à travers le pays. Toutefois, l’avenir de ces dispositions dépendra également de la façon dont elles seront envisagées à la Chambre et de l’évolution des politiques