Victoria : Essai de conduite avec du cannabis médical

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Dans une démarche novatrice visant à évaluer l’impact du cannabis médical sur la capacité de conduire, le parlement victorien a récemment présenté un projet de loi révolutionnaire. Cette proposition permettra aux consommateurs de cannabis médical de participer à un essai en circuit fermé, une étape significative dans l’évolution des lois sur le cannabis médical en Victoria.

L’État de Victoria, qui a été le précurseur de la légalisation du cannabis médical en 2016, est à nouveau à l’avant-garde de la réglementation entourant cette substance. Malgré les progrès dans la légalisation, conduire avec la présence de tétrahydrocannabinol (THC), le composant psychoactif du cannabis, dans le système reste une infraction. Ce défi est exacerbé par le fait que le THC peut demeurer détectable dans le corps des conducteurs pendant de longues périodes, même après que les effets initiaux ont disparu. Actuellement, seule la Tasmanie offre une défense médicale pour les conducteurs ayant du THC dans leur système.

Révolution dans les lois sur la conduite avec du cannabis médical

Le projet de loi présenté au parlement victorien cette année propose de modifier la législation sur les transports en 2023. Il ouvrirait la voie à un essai de conduite en circuit fermé supervisé par le gouvernement de l’État pour les consommateurs de cannabis médical. Cette initiative ambitieuse vise à résoudre un problème qui préoccupe depuis longtemps les patients ayant recours au cannabis médical, à savoir le risque de perdre leur permis de conduire ou de se voir infliger des amendes chaque fois qu’ils se déplacent en voiture pour se rendre au travail ou pour déposer leurs enfants à l’école.

Les retards dans la recherche sur ce sujet, en grande partie dus à la pandémie de Covid-19, ont laissé de nombreux patients dans l’incertitude quant à leur capacité à conduire tout en suivant leur traitement médical. En 2021, un groupe de travail parlementaire sur le cannabis médical et la conduite sécuritaire a mandaté trois universités pour effectuer des recherches supplémentaires, mais les résultats se sont fait attendre. Cependant, en février, l’ancien Premier ministre de Victoria, Daniel Andrews, a déclaré que la réforme de la loi était une priorité pour le gouvernement.

cannabis médical

Une augmentation significative des patients sous cannabis médical

La ministre de la Sécurité routière, Melissa Horne, a souligné que le nombre de patients sous cannabis médical a augmenté de plus de 700 % au cours des deux dernières années en Victoria. Elle a également fait remarquer que le cannabis médical joue un rôle de plus en plus important en tant qu’option thérapeutique pour les personnes souffrant de problèmes de santé spécifiques. Ces patients estiment pouvoir conduire en toute sécurité sans que leurs facultés soient affaiblies.

Cependant, elle a également souligné qu’il existe des « lacunes importantes » dans la compréhension des effets potentiels du THC sur la conduite, en fonction des cohortes de conducteurs, et dans la relation entre les concentrations de THC provenant du cannabis médical et les risques pour la sécurité routière.

Un essai de recherche de pointe pour comprendre le cannabis médical et la conduite automobile

Melissa Horne a expliqué que le projet de loi ouvrirait la voie à un essai de recherche de pointe sur le cannabis médical et la conduite automobile. Cela permettrait d’améliorer notre compréhension de la manière dont le cannabis médical affecte le comportement au volant et guiderait les futures réformes législatives. Pour garantir l’intégrité de cet essai et la pertinence de ses résultats, un comité directeur impliquant des partenaires de la sécurité routière serait créé. Toutes les données et preuves recueillies seraient examinées minutieusement avant toute recommandation future.

Une voix pour les patients

Deux députés de la Chambre haute, Rachel Payne et David Ettershank, du parti « Légaliser le Cannabis, » ont appelé à des modifications de la loi actuelle. Ils souhaitent que la présence de THC détectable dans le sang ou la salive d’un conducteur sous l’influence de médicaments ne constitue plus une infraction, à condition que le conducteur dispose d’une ordonnance et suive les directives médicales appropriées.

Bien qu’ils soutiennent l’essai proposé, Payne et Ettershank s’inquiètent du temps que cela prendra. Ils estiment que les patients sous cannabis médical ne devraient pas être traités de manière discriminatoire et qu’ils méritent la même considération que les patients prenant d’autres médicaments prescrits par un médecin, accompagnés des conseils nécessaires pour déterminer quand il est sûr de prendre le volant.

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Impact du cannabis médical sur la conduite automobile

La question de la conduite sous l’influence du cannabis médical est complexe et soulève des préoccupations légitimes en matière de sécurité routière. Les effets du THC varient d’une personne à l’autre, et il est difficile d’établir des limites claires pour déterminer l’aptitude à conduire. L’essai en circuit fermé proposé vise à combler ces lacunes en fournissant des données scientifiques solides pour orienter les futures décisions politiques.

Les défis de la détectabilité du THC

L’un des défis majeurs est la détectabilité du THC dans le système des conducteurs. Même après que les effets psychoactifs immédiats du cannabis se sont dissipés, le THC peut rester dans le corps pendant des périodes prolongées. Les tests de salive, de sang et d’urine peuvent détecter la présence de THC, mais ne permettent pas de déterminer avec précision l’aptitude du conducteur. Les niveaux de THC dans le corps ne sont pas nécessairement corrélés avec l’imprégnation et l’altération des facultés de conduite, ce qui rend la situation plus complexe.

Les avancées de la législation sur le cannabis médical

La légalisation du cannabis médical a marqué un tournant dans la perception de cette plante en tant que traitement médical. Dans de nombreux pays, dont l’Australie, le cannabis médical est reconnu comme un moyen efficace de soulager les symptômes de diverses affections, notamment la douleur chronique, les troubles neurologiques et les troubles psychiatriques. Cependant, l’introduction du cannabis médical dans la société a également soulevé des questions complexes liées à la sécurité, à l’application des lois et aux droits des patients.

Conclusion : Un pas en avant pour les patients sous cannabis médical

Le projet de loi récemment présenté au parlement victorien représente un pas en avant significatif pour les patients sous cannabis médical. Il ouvre la voie à une compréhension plus approfondie de l’interaction entre le cannabis médical et la conduite automobile, tout en offrant une solution aux patients qui dépendent de ce traitement.

Alors que la société continue de naviguer dans les complexités entourant le cannabis médical, cet essai en circuit fermé offre une lueur d’espoir pour les patients qui cherchent à conduire en toute sécurité tout en suivant leur traitement médical. L’Australie, et le monde entier observent avec intérêt l’évolution de cette initiative novatrice qui pourrait façonner l’avenir de la conduite sous l’influence du cannabis médical.

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