Depuis quelques années, le cannabis est au cœur des discussions. Si auparavant cette plante était diabolisée, elle est à l’heure actuelle beaucoup mieux acceptée dans la société. En effet, il a longtemps était interdit à cause des effets psychotropes induits par sa consommation. Avec le temps, sa consommation a été vue d’un meilleur œil. À l’heure d’aujourd’hui, de nombreux pays l’ont dépénalisé ou légalisé. C’est le cas de divers États américains, du Canada ou encore des Pays-Bas. Il est très largement accepté, au point où de nombreux artistes le vantent, comme Ice Cube ou Snoop Dogg. La culture autour du cannabis est telle qu’elle s’est déclinée sous plusieurs aspects. On le retrouve dans des vêtements, dans des gadgets de tous les jours et sur divers médias. Cet engouement a également créé des mythes et des légendes urbaines. Parmi ces derniers figure le cannabis albinos. Mais existe-t-il vraiment ? Enquête sur le sujet.
« Le cannabis albinos », des rumeurs lancées sur les réseaux sociaux
Vous connaissez l’importance d’Internet et des réseaux à l’heure actuelle. Tout petit événement peut très rapidement entraîner le buzz. Ce dernier peut vite devenir incontrôlable et devenir viral. Le point de départ de toutes ces rumeurs et spéculations sur le cannabis albinos est lancé sur les réseaux sociaux. Sur Facebook, une rumeur s’est vite répandue comme une traînée de poudre. L’article parlait en effet d’une nouvelle variété de cannabis, la « New York White ».
On disait de celle-ci qu’elle avait la particularité d’être albinos. On lui vanterait également des effets très puissants de par sa génétique unique. Enfin, on disait qu’elle poussait dans les égouts new-yorkais. Selon l’article (une fake news soit dit en passant), le manque de lumière serait à l’origine de ces plantes blanches comme neige.
Dès le début, l’histoire semble fausse. D’une part, c’est l’excès de lumière en trop grande quantité qui rend les plantes blanches. De plus, le fait que ces variétés soient cultivées dans ce milieu insalubre que sont les égouts est plus que rédhibitoire. Qui aimerait consommer quelque chose d’aussi sale ? L’article a donc tout faux. Pourtant, il semblerait que le cannabis albinos existerait vraiment.
Le cannabis albinos existe réellement
Des raisons génétiques et environnementales mises en cause
L’albinisme n’est pas une maladie nouvellement venue. On la connaît depuis la nuit des temps. Il s’agit en fait d’un problème de génétique, qui conduit à la dépigmentation. Elle se retrouve bien évidemment chez l’homme, mais également chez les animaux. Fait encore plus surprenant, il semblerait qu’on le retrouve également chez certains végétaux, dont le cannabis. Pour comprendre le sujet, il faut comprendre le mode de fonctionnement des plantes. Ces dernières se nourrissent grâce à la photosynthèse et à la chlorophylle. Il arrive cependant que dès le départ, la plante produise trop peu de chlorophylle, d’où la raison de ce trouble. Cela fait donc qu’il y a des plantes de cannabis qui sont albinos. Il y a même certaines plantes qui présentent un albinisme léger, avec quelques taches blanches uniquement. On les appelle des « plantes panachées ».
Les causes de cet albinisme peuvent être l’environnement dans lequel évolue la plante (le lieu de culture, la lumière ou encore la température). D’autres facteurs sont également mis en cause, comme l’hybridation. En effet, les divers croisements entre variétés apportent des points positifs, mais également négatifs. Certains facteurs favorisent l’incompatibilité, d’où ce résultat.
Le « faux albinisme »
Plus fréquent, ce sont souvent ces « faux cannabis albinos » qui sont responsables de ces rumeurs. Il faut savoir que ces plantes ne sont pas albinos dès le départ. Ce terme est à vrai dire inadapté, car elles sont en fait blanchies. En effet, les plantes ont besoin de lumière pour grandir. Cependant, il arrive parfois qu’elles reçoivent beaucoup trop de lumière. Elles se retrouvent ainsi « blanchies » par cet excès de lumière. Cela arrive fréquemment dans les cultures utilisant des systèmes d’éclairage LED. Il en est de même dans les cultures hydroponiques faiblement ventilées, où les lampes sont trop proches des plants. On assiste ainsi à une chlorose apicale.
Ces plantes blanchies sont une perte pour le producteur. À vrai dire, elles sont peu voire pas du tout puissantes. De plus, la lumière a abimé ses trichomes, et détruit les cannabinoïdes. Elle devient ainsi inutile sur les plans thérapeutiques ou récréatifs. Le seul intérêt à avoir des plants blanchis est d’ordre artistique, pour vendre des photos. Et ça s’arrête là.
Pour conclure, le cannabis albinos reste un objet de culture. Bien qu’inutile, il vient renforcer l’attrait pour cette plante. Certains sont tellement fascinés par cette dernière, qu’ils se lancent dans le « tourisme cannabique ».