Lorsqu’on consomme du cannabis, il est courant d’éprouver une forte envie de manger un hamburger ou des frites croustillantes. Une étude récente a montré que cette « fringale » est tout à fait normale et que les vers réagissent de la même manière que les humains dans ce contexte.
Il est maintenant prouvé scientifiquement que l’envie de consommer des aliments gras après avoir fumé du cannabis n’est pas un mythe. Cette information a été publiée dans la revue Nature, et cela est dû au fait que le cannabis interfère avec le mécanisme de régulation de l’appétit. Ce phénomène est désormais bien documenté et confirmé par la recherche.
Les vers montrent une préférence pour les aliments gras après avoir été exposés au cannabis
Des chercheurs ont mené une étude sur l’espèce de vers Caenorhabditis elegans et leur réaction aux molécules cannabinoïdes. Les vers ont été immergés dans une solution d’endocannabinoïde anandamide et ont ensuite été placés dans un labyrinthe contenant deux options alimentaires. Les résultats ont montré que les vers exposés au cannabis avaient développé un appétit plus important et avaient montré une nette préférence pour les bactéries « à haute valeur nutritive » en comparaison avec celles qui l’étaient moins. De plus, les vers ont passé plus de temps à manger. Cette même réaction s’est également produite chez les vers génétiquement modifiés possédant des récepteurs cannabinoïdes humains fonctionnels. Cependant, ces effets ne se sont manifestés que chez les vers ayant des récepteurs endocannabinoïdes fonctionnels.
Le cannabis interfère avec la régulation de l’appétit
Ces résultats ne sont pas surprenants pour Raphael Gruman, nutritionniste, car le cannabis interfère avec la régulation de l’appétit. Le THC, la substance psychoactive du cannabis, freine l’assimilation des matières grasses, ce qui provoque une demande accrue de gras dans le corps pour compenser.
Des implications pour la recherche médicale
Les implications de cette étude pour la recherche médicale sont significatives. Les résultats ouvrent la voie à un dépistage rapide et peu coûteux de médicaments ciblant une grande variété de protéines impliquées dans le métabolisme des cannabinoïdes, avec des implications profondes pour la santé humaine, selon le professeur Shawn Lockery, l’un des auteurs de l’étude et professeur de biologie et de neurosciences à l’Université de l’Oregon aux États-Unis.