Comment fonctionne le THC et le CBD dans l’organisme ?

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Le monde du cannabis est un univers plein de confusion et de questions constantes. Depuis plusieurs années, la plante de chanvre a fourni des centaines de composés purement naturels. Sur la base de leurs propriétés bioactives, ces composés sont divisés en deux catégories principales, notamment les terpènes et les cannabinoïdes. La catégorie des cannabinoïdes a rassemblé une gamme assez diversifiée et riche de composés, dont les plus populaires sont le tétrahydrocannabinol (THC) et le cannabidiol (CBD).

Le THC et le CBD provoquent une énorme confusion dans l’esprit des passionnés du monde du cannabis. Cependant, il existe une différence significative entre les deux termes. La structure chimique ainsi que l’action de chacun de ces cannabinoïdes est une différence importante. Notre article vous en dira plus sur le fonctionnement du CBD et du THC dans le corps.

Comment le CBD agit-il sur le corps ?

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Qu’est-ce que le CBD ?

Le CBD est l’un des centaines de cannabinoïdes présents dans le Cannabis Sativa L. C’est l’un des cannabinoïdes les plus connus, avec le THC, responsable d’effets psychoactifs et d’hallucinations. Le CBD n’a pas de propriétés psychotropes, mais on dit qu’il a de nombreux bienfaits pour la santé : 

  • analgésique, 
  • anxiolytique, 
  • antispasmodique, etc. 

La recherche a également montré son potentiel pour atténuer les symptômes de nombreuses maladies neuro-cérébrales telles que : 

  • la maladie d’Alzheimer, 
  • la sclérose en plaques, 
  • la fibromyalgie, 
  • l’épilepsie, 
  • et même la maladie de Parkinson. 

Le CBD est aussi recommandé pour les affections inflammatoires telles que l’arthrite, la polyarthrite rhumatoïde, la maladie de Crohn et d’autres troubles gastro-intestinaux. En plus de ces utilisations médicales, le CBD possèderait aussi de nombreuses propriétés de bien-être. Il est aussi consommé par les athlètes, par exemple pour soulager les douleurs musculaires après l’entraînement.

Quel est le mécanisme d’action du CBD sur le corps ?

Plusieurs études cliniques ont été menées pour comprendre le mécanisme d’action du CBD. Le CBD, comme les autres cannabinoïdes, affecterait le système endocannabinoïde. Ce système a été découvert dans les années 1960 par plusieurs scientifiques israéliens. Présent dans le corps humain, il va réguler de nombreux processus biologiques tels que : 

  • le développement neuronal, 
  • la digestion, 
  • la fonction cardiovasculaire, 
  • le métabolisme, 
  • la mémoire, 
  • la régulation du stress, 
  • et les émotions. 

Il joue donc un rôle essentiel dans le bon fonctionnement du corps humain, dont les sportifs ont tant besoin. Ce système est constitué de deux types de cellules nerveuses :

  • Récepteurs CB1

Principalement localisés dans le système nerveux central, ils réagissent principalement avec le THC. Ce récepteur joue un rôle dans la gestion de l’humeur, de l’appétit et des émotions. Une fois dans le corps, le THC se lie à ces récepteurs et active leur fonction. En activant ces récepteurs, le cerveau libère de la dopamine, le neurotransmetteur responsable du plaisir. Habituellement, le cerveau libère de la dopamine lorsque, par exemple, vous faites quelque chose que vous aimez ou mangez votre nourriture préférée. 

Cette dopamine est ensuite captée par le cerveau, mais le THC l’empêche d’être captée. Le cerveau est alors submergé par de grandes quantités de dopamine, provoquant les effets high ressentis par les consommateurs de cannabis. Il existe également une corrélation entre les sentiments de dépendance et la dopamine. En effet, les substances fortement addictives, à l’exception des antidépresseurs et autres neuroleptiques comme les benzodiazépines, augmentent le taux de dopamine dans le cerveau.

  • Récepteurs CB2

Ils réagissent très faiblement au THC, mais très fortement au CBD. Ces derniers se retrouvent principalement dans les tissus du système immunitaire : leucocytes, ganglions lymphatiques, amygdales, pancréas. En activant ces récepteurs, le CBD amène le cerveau à libérer de la sérotonine. Il s’agit d’un neurotransmetteur responsable de la régulation du bonheur et de l’humeur, provoquant un effet anxiolytique. Ainsi, l’activation de ces récepteurs produira un fort effet analgésique et sédatif grâce à la libération d’endorphines capables de soulager de nombreux schémas de douleur. Le mécanisme d’action du récepteur CB2 est encore mal connu. Or, on sait que ce récepteur agit comme un antagoniste du récepteur CB1. Cela explique pourquoi le CBD réduit les effets indésirables liés à la consommation de THC : 

  • hypertension artérielle, 
  • palpitations, 
  • tachycardie (rythme cardiaque élevé), 
  • bouffées de chaleur, 
  • trouble bipolaire, 
  • tremblements, etc.

Cette fonction inhibitrice des récepteurs CB1 peut également avoir deux objectifs. Non seulement les opioïdes endogènes soulagent la douleur, mais des études précliniques ont montré que ces opioïdes préviennent le développement de l’addiction et de la dépendance aux opiacés. Par conséquent, si les résultats de ces nombreuses études sont confirmés chez l’homme, le CBD pourrait aussi avoir des propriétés intéressantes dans le traitement de l’addiction aux opiacés.

Le CBD réduirait aussi la concentration d’antigènes. Ce sont des substances qui, une fois identifiées par l’organisme, vont déclencher sa défense immunitaire. Certains de ces antigènes sont connus pour être des marqueurs fiables des cellules cancéreuses, comme l’antigène CEA. Ce dernier est généralement associé au cancer du côlon, du foie, de la vessie, du col de l’utérus ou du poumon.

La propension du CBD à réduire ces marqueurs confirme aux chercheurs que le CBD a des propriétés thérapeutiques dans le traitement du cancer et de la douleur liés à l’inflammation. Une étude récente de l’International Journal of Oncology soutient cette idée. En conséquence, les cannabinoïdes sont efficaces pour tuer les cellules cancéreuses chez les patients atteints de leucémie, en particulier lorsqu’ils sont utilisés en association avec une chimiothérapie. En effet, l’utilisation de phytocannabinoïdes en post-chimiothérapie augmenterait fortement le processus d’apoptose. C’est le processus par lequel les cellules cancéreuses provoquent leur autodestruction.

En favorisant l’homéostasie, c’est-à-dire en aidant le système biologique humain à maintenir un certain équilibre, les cannabinoïdes, et en particulier le CBD, prouvent leur potentiel en tant que remèdes naturels. Grâce à ces propriétés thérapeutiques, le cannabis peut réussir à devenir l’une des plantes les plus efficaces de la pharmacopée, tant en termes de soins que de prévention.

Comment le THC interagit avec l’organisme ?

Le THC agit sur le corps humain en activant les récepteurs cellulaires (récepteurs CB1 et CB2). Dans le cerveau, les récepteurs CB1 sont présents en très grand nombre dans diverses structures du système limbique. Ils jouent ainsi un rôle majeur dans la régulation des émotions. De plus, leur distribution coïncide dans de nombreuses régions avec la distribution des récepteurs dopaminergiques (pas sur les mêmes neurones). L’interaction de ces deux systèmes explique en partie les qualités hédonistes et euphorisantes du cannabis. 

Les troubles de la mémoire et cognitifs fréquemment rapportés après une consommation de cannabis à long terme peuvent être liés à la présence de récepteurs CB1 dans le cortex, en particulier dans l’hippocampe. C’est une structure cérébrale essentielle dans la création des processus de mémoire. Le cannabis réduit l’attention, ce qui a été bien démontré chez des souris dépourvues du récepteur CB1. Enfin, la présence de récepteurs dans le thalamus transmettant des informations sensorielles d’origine périphérique est vraisemblablement liée à la modification de la perception sensorielle souvent évoquée par les consommateurs de cannabis. Il existe également de nombreux récepteurs CB1 dans le cervelet, une structure qui joue un rôle central dans le comportement moteur.

Comme pour le système opioïde, la caractérisation des récepteurs cérébraux a rapidement suggéré l’existence de « cannabinoïdes endogènes » dans le système nerveux central. L’anandamide, un acide gras dérivé de l’acide arachidonique, a été isolé pour la première fois en 1992. Il se lie aux récepteurs CB1 et est capable de provoquer des réponses pharmacologiques généralement similaires à celles produites par les cannabinoïdes chez les animaux. L’anandamide est présent en quantités importantes dans la plupart des cellules cérébrales. Il existe d’autres phospholipides similaires aussi capables de se lier aux récepteurs CB1 qui peuvent être des intermédiaires dans le métabolisme de l’anandamide. Parmi eux se trouve le 2-arachidonylglycérol, qui est présent dans le cerveau en quantités beaucoup plus importantes que l’anandamide. Les cannabinoïdes sont capables de moduler le fonctionnement de pratiquement tous les systèmes de neurotransmission.

L’utilisation de souris dépourvues du gène du récepteur CB1 a montré une réduction de l’effet stimulant de la morphine dans un test d’auto-administration. À la lumière de ces résultats, on pourrait penser que le THC pourrait favoriser l’utilisation d’autres médicaments. Néanmoins, des études pharmacologiques chez la souris n’ont montré aucune allergie aux effets stimulants de la morphine dans un test de préférence de site ou même un blocage de ces effets. 

Quelle est la différence entre le CBD et le THC ?

Le THC et le CBD sont dérivés du chanvre. Les deux sont des cannabinoïdes. La consommation de ces deux molécules a des effets différents sur le corps humain. Le THC a un effet psychoactif. Mais le CBD a un effet non psychoactif. La structure chimique de deux molécules contient les mêmes atomes. Toutefois, le système et l’équation de l’équilibre des produits chimiques sont différents. Deux molécules interagissent avec différents récepteurs dans le corps. En effet, le THC préfère agir avec les récepteurs du cerveau tandis que le CBD agit sur les récepteurs du corps.

La différence fondamentale entre le THC et le CBD est aussi la légalité. En effet, le THC est strictement interdit. Tous les produits pharmaceutiques contenant du THC ne sont approuvés que si le taux de THC est inférieur ou égal à 0,3 %. Par ailleurs, aucune autorisation ne sera accordée. D’autre part, le CBD est reconnu comme un complément alimentaire pour sa myriade d’avantages. Bien qu’ils diffèrent sur plusieurs points, le THC et le CBD interagissent au niveau pharmaceutique pour limiter le risque pour le patient. Parfois, le CBD est utilisé pour réguler les effets produits par le THC chez une personne qui en a consommé une grande dose.

Le THC et le CBD sont-ils légaux ? 

Il est important d’essayer de parler de la légalité de ces deux substances. Le CBD est légalement reconnu dans certains pays. Après avoir analysé les effets de chaque substance, les pays ont légalisé l’usage du CBD au détriment du THC. Pour le simple fait que le CBD est exempt de toute toxicité et ne provoque pas d’accoutumance chez l’entité qui le consomme. Ainsi, la France, la Suisse et de nombreux autres pays ont autorisé sa commercialisation.

Pour un usage récréatif, le CBD est vendu sous forme liquide. Cela justifie le commerce légal des cigarettes électroniques et des substances apparentées. Cependant, après son administration, une prescription médicale doit être délivrée. Quant aux effets psychoactifs du THC, son usage est et reste illégal. Le THC est toxique et notoirement addictif. Quant à l’usage récréatif, il est strictement interdit. Toutefois, dans des cas extrêmement rares et urgents, l’utilisation médicale du THC est soumise à des restrictions et à des contrôles très stricts. De plus, ils doivent être respectés par les parties prenantes.

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