Le cannabis était largement fumé aux Pays-Bas au XVIIe siècle. La preuve en est une peinture de l’artiste flamand Adriaen Brouwer montrant un homme avec une chope de bière dans une main et une pipe dans l’autre. De nos jours, les Pays-Bas sont considérés comme l’un des pays les plus tolérants en matière de législation sur le cannabis. Toutefois, au cours des dernières années, ils ont commencé à adopter une position de plus en plus stricte. Y a-t-il une faille dans leur approche vis-à-vis du cannabis ?
Politique de tolérance partielle : Un modèle controversé ?
Malgré les avantages économiques du cannabis grâce aux impôts, le pays subit un contrecoup social : la croissance de l’insécurité. La criminalité perpétrée par les gangs et les trafiquants de drogues dures a augmenté. Le meurtre du journaliste d’investigation Pieter de Vries, la mort d’un avocat spécialisé dans les affaires de drogue et la découverte de chambres de torture utilisées par les cartels de la drogue en sont la preuve. Les choses sont devenues si agitées que le syndicat officiel de la police, Politie Bond, a utilisé le terme « narco-État » pour parler de la situation aux Pays-Bas.
Par ailleurs, les Pays-Bas sont un pays où les trafiquants de drogue ont acquis en puissance. En effet, les violences et les menaces sont liées au commerce du cannabis. Tant que le pays pratique une tolérance partielle et qu’il n’y a pas de légalisation contrôlée, cela laisse beaucoup de place au trafic.
Les Pays-Bas remettent-ils en question leur approche ?
La politique de tolérance pour la vente de chanvre dans les coffee shops a été introduite dans les années 1970 au pays. Elle visait à séparer le marché des drogues dures de celui des drogues douces. Mais cette séparation a entraîné des problèmes. Aujourd’hui, cela a créé une impasse juridique et présente plusieurs inconvénients, notamment celui d’encourager le crime organisé et de nuire à l’assurance qualité des produits. Les maires en particulier ont indiqué qu’ils avaient des problèmes dans leurs municipalités à cause de cette situation, notamment dans le domaine de l’ordre public, de la santé publique.
En particulier le cas d’Amsterdam. Le gouvernement municipal d’Amsterdam a proposé une série de réformes pour réduire le tourisme nuisible. Il a imposé des restrictions sur la vente de cannabis. Les réformes comprennent également une interdiction de la consommation publique de cannabis. Il est intéressant de noter que ce n’est pas la première fois qu’ Amsterdam a juré de sévir contre les touristes nuisibles. En 2021, la ville a établi un plan pour maintenir son bonheur sans touristes à l’ère de la pandémie. En outre, elle a déclaré qu’elle pourrait interdire aux touristes l’accès à ses magasins de cannabis.
Bref, le pays n’est pas assimilable à un modèle car elle n’a tout simplement pas de marché légal de cannabis. Toutefois, la consommation ne fait pas l’objet de sanctions. L’approvisionnement continue de provenir de sources illégales, comme les cartels de la drogue. C’est la raison des guerres de gangs aux Pays-Bas.