Le professeur Nicolas Authier, spécialiste de l’usage médical du cannabis, a salué l’interdiction récente de l’hexahydrocannabinol (HHC), un dérivé synthétique du cannabis. Bien que l’accès au HHC ne soit pas totalement supprimé, cette mesure vise à diminuer les risques associés à sa consommation. Dans une interview accordée à franceinfo, le psychiatre souligne également que les symptômes de sevrage, bien que désagréables, sont temporaires et non mortels.
Le 12 juin, l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) a classé l’hexahydrocannabinol (HHC) comme stupéfiant, entraînant ainsi son interdiction. L’objectif principal de cette décision est de restreindre l’accès au HHC et de réduire les dangers liés à sa consommation. Selon le professeur Nicolas Authier, psychiatre et spécialiste de l’usage médical du cannabis, bien que l’interdiction ne supprime pas totalement l’accès au HHC, elle devrait contribuer à diminuer les risques encourus par les utilisateurs. De plus, il tient à rassurer les personnes dépendantes en soulignant que les symptômes de sevrage sont temporaires et ne mettent pas leur vie en danger.
Les effets et les risques du HHC
Le HHC imite les effets psychoactifs du tétrahydrocannabinol (THC), le principe actif du cannabis. Ainsi, il présente des risques similaires, notamment sur le plan neurologique, psychiatrique et cardiovasculaire. Contrairement à une overdose, il n’y a pas de décès directement liés à une surdose de cannabis ou de cannabinoïdes. Toutefois, la consommation de HHC peut entraîner des effets indésirables et des complications, en particulier lorsque la substance est puissante et que le dosage est incorrect. Il s’agit donc d’une substance qui reproduit les effets du cannabis illégal.
L’absence de données statistiques sur les hospitalisations liées au HHC
Pour l’instant, il n’existe pas suffisamment de données statistiques solides concernant les hospitalisations directement liées à la consommation d’hexahydrocannabinol. Toutefois, certains cas ont été rapportés au réseau français d’addictovigilance, qui surveille les complications liées aux drogues, y compris les cannabinoïdes de synthèse tels que l’hexahydrocannabinol. Bien que les conclusions à partir de ces cas isolés soient difficiles à tirer, il est essentiel de prendre des mesures de prévention pour limiter les complications potentielles chez un grand nombre de personnes. Ainsi, l’interdiction de l’hexahydrocannabinol peut restreindre l’accès à cette substance et réduire les risques qui y sont associés.
Les conséquences de l’interdiction et les alternatives pour les consommateurs
L’interdiction de l’hexahydrocannabinol peut entraîner la création d’un marché parallèle clandestin, moins contrôlé que le marché légal actuel. Cependant, le professeur Authier souligne que le marché actuel n’offre déjà aucune garantie quant à la qualité des produits, y compris le HHC. La principale différence réside dans la disponibilité restreinte du HHC, qui ne sera plus vendu dans les bureaux de tabac ni dans les boutiques urbaines. Pour les consommateurs actuels, il existe le risque de se tourner vers le cannabis illégal contenant du THC, ce qui peut engendrer un syndrome de sevrage.
Cependant, le psychiatre estime que ce scénario est moins préoccupant que le fait que certains utilisateurs d’hexahydrocannabinol pourraient se tourner vers le cannabis illégal. Il encourage donc les consommateurs à faire appel aux structures d’accompagnement existantes, telles que les consultations de jeunes consommateurs, les services d’addictologie et les centres de soins spécialisés. Il est essentiel de prendre rendez-vous et de discuter de tout malaise ressenti après l’arrêt de la consommation d’hexahydrocannabinol. Bien que les symptômes de sevrage puissent être inconfortables, le psychiatre assure que ceux-ci disparaissent en quelques jours et ne sont pas mortels.