Les effets de la consommation de cannabis sur la santé sont observés depuis longtemps. Cependant, ces effets sont encore plus préoccupants dans la sphère opératoire. Il est important d’en connaître les implications afin d’effectuer un traitement approprié. La question d’une interaction possible entre la consommation de cannabis et l’anesthésie a été soulevée dans la communauté médicale. Or, la réponse n’est pas toujours claire.
Le rôle des récepteurs cannabinoïdes dans l’interaction avec l’anesthésie
Nous savons que les récepteurs CB1 jouent un rôle important dans l’inflammation. Or, l’inflammation peut empêcher le succès de l’anesthésie. En effet, l’anesthésie peut être altérée par un stress aggravé et les récepteurs cannabinoïdes sont présents dans les zones du cerveau responsables des réponses émotionnelles. Le système endocannabinoïde pourrait donc être impliqué dans l’échec de l’anesthésie locale. Cependant, les actions exactes des cannabinoïdes exogènes sur le système endocannabinoïde ne sont pas encore bien connues. Il est possible donc de conclure qu’il est trop tôt pour définir l’action du THC sur l’anesthésie. Toutefois, une interaction existe en raison de la présence de récepteurs cannabinoïdes dans la pulpe et le système nerveux central.
Que disent les études concernant le cannabis et l’anesthésie ?
En effet, des études ont montré que le cannabis pourrait interagir avec l’anesthésie et entraîner des complications. Cependant, cette étude n’a porté que sur 118 patients et les chercheurs n’ont pas inclus les patients qui souffraient de douleurs chroniques avant leur blessure. Pour cette raison, les résultats peuvent être faussés. Pendant leur séjour à l’hôpital, les patients ont reçu davantage d’opioïdes par jour. En général, la durée du séjour était de 2 à 3 jours. Ils ont rapporté des scores de douleur plus élevés pendant la phase de récupération de leur chirurgie. Les résultats ont révélé que les patients sous cannabis médical avaient besoin de plus d’anesthésiant pour obtenir des effets analgésiques similaires
Quels sont les effets de l’interaction du cannabis et de l’anesthésie ?
Certains effets secondaires de la consommation régulière de cannabis peuvent entraîner de graves complications liées à l’anesthésie. Le cannabis inhalé peut affecter vos poumons et augmenter les mucosités et la toux. Il peut également augmenter la respiration sifflante et le risque d’infections respiratoires. Ces problèmes pulmonaires peuvent entraîner des problèmes respiratoires pendant l’anesthésie. Par exemple, une sensibilité accrue des voies respiratoires lorsque le tube respiratoire est placé ou retiré des voies respiratoires. Cela peut ressembler à une crise d’asthme, avec une sensation de difficulté à respirer.
Les consommateurs réguliers de marijuana peuvent également ressentir une douleur postopératoire accrue. Il en résulte une plus grande consommation d’opioïdes pendant et après l’opération. Par conséquent, les consommateurs réguliers de marijuana risquent de souffrir d’un trouble de la consommation d’opioïdes après l’opération.
Cannabis et anesthésie : Prévention des risques de complications
Toute personne devant subir une intervention chirurgicale doit savoir que la consommation de cannabis dans les 12 heures précédant l’opération est la plus critique pour l’anesthésie. Toutefois, en raison de leur lente élimination, les cannabinoïdes peuvent être présents dans les tissus des fumeurs. Ces derniers peuvent interagir avec un certain nombre d’agents anesthésiques pendant des semaines.
En outre, les experts estiment qu’il semble prudent de retarder une intervention chirurgicale élective en cas de consommation aiguë de cannabis. Ceci dans les 72 heures précédant l’intervention chirurgicale. Si une intervention chirurgicale est envisagée, une anesthésie loco-régionale est préférable si possible. Par ailleurs, la plupart des médecins insistent sur la nécessité d’interroger les personnes à opérer. Ces questions sur la consommation de cannabis doivent être posées lors de la consultation pré-anesthésique. Ce point est particulièrement vrai pour certains patients, comme ceux qui souffrent de douleurs chroniques. Ces patients sont susceptibles de consommer du cannabis pour réduire leur douleur et mieux dormir.
En bref, l’utilisation accrue du cannabis médical ou récréatif a engendré de nouveaux problèmes pour les anesthésistes. Mieux comprendre les effets potentiels de la consommation de cannabis peut aider les médecins à atténuer les risques de la chirurgie. Ainsi, ils pourront mieux gérer la douleur postopératoire chez les patients anesthésiés.