Cannabis, système endocannabinoïde et ménopause

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A partir de 50 ans en moyenne, le corps de la femme subit des changements connus sous le nom de ménopause. En fait, vers 40-45 ans, le corps entre déjà dans une phase de pré-ménopause. Une phase où les hormones féminines (œstrogènes) connaissent un déclin, causant plusieurs symptômes dont les plus communs sont l’anxiété, la fatigue et une chute de la libido. Si la ménopause est incontournable, soulager ses symptômes est tout à fait possible. Si certaines se tournent vers les médicaments traditionnels, d’autres ont trouvé un moyen moins conventionnel mais tout aussi efficace : le cannabis.

Comprendre le système endocannabinoïde

Le système endocannabinoïde a été découvert en 1992 lorsque le chercheur israélien Raphael Mechoulam a découvert un cannabinoïde présent dans le corps humain nommé « anandamide ». Le nom dérive du sanskrit « ananda » qui signifie « bonheur ». Les chercheurs ont découvert que lorsque l’anandamide est déficient, les humains éprouvent de l’anxiété et de l’irritabilité induites par le stress.

Le système endocannabinoïde (SEC) est un système clé de notre corps, fortement impliqué dans le maintien de la santé et de l’homéostasie. Vos récepteurs SEC se trouvent dans le cerveau, les organes, le tissu conjonctif, les glandes et les cellules immunitaires. Votre SEC a des actions complexes sur le système immunitaire, le système nerveux et dans tous les organes du corps, et est considérée comme un lien puissant entre le corps et l’esprit.

Récepteurs CB1 et CB2

Deux parties critiques du SEC sont les récepteurs couplés aux protéines G (RCPG), appelés récepteurs CB1 et CB2. Les récepteurs CB1 sont particulièrement présents dans le système nerveux central. Les récepteurs CB2 se trouvent principalement dans les tissus périphériques et dans les cellules du système immunitaire.

Les RCPG captent les stimuli de l’extérieur des cellules du corps et les convertissent en signaux à l’intérieur des cellules. Les RCPG sont impliqués dans tous les processus physiologiques importants de notre corps, du fonctionnement du système immunitaire à la régulation du métabolisme en passant par la façon dont nous goûtons et sentons les aliments.

Pour vous donner une idée de l’importance de votre SEC et RCPG dans le domaine médical, plus de 40% de tous les médicaments pharmaceutiques les ciblent. Les médicaments qui ciblent les RCPG comprennent les triptans pour les migraines, les bêta-bloquants pour l’hypertension, l’albuterol pour l’asthme, le Tagamet et le Zantac pour les ulcères d’estomac, la loratadine pour les allergies, et le fentanyl et l’oxycodone pour la douleur. Les RCPG sont également des cibles pour les médicaments anticancéreux sur le marché et en développement.

Les cannabinoïdes ciblent les récepteurs CB1 et CB2, tout comme les produits pharmaceutiques ciblent les RCPG. Cependant, il a été démontré que les cannabinoïdes ont moins d’effets secondaires indésirables que les produits pharmaceutiques.

Endocannabinoïdes et ménopause

femme âgée se plaignant de mal de tête

Il est bien entendu que la ménopause et ses symptômes résultent de l’épuisement progressif des niveaux d’œstrogène. L’hormonothérapie substitutive (HTS) peut atténuer des symptômes tels que les bouffées de chaleur et la sécheresse vaginale. Mais il existe des risques cardiovasculaires et potentiels de cancer dans l’exposition à long terme aux hormones exogènes. Ce qui fait de l’HTS une option moins souhaitable pour certaines femmes.

Les études récentes ont permis de savoir que les hormones de reproduction et les endocannabinoïdes interagissent les uns avec les autres. Les endocannabinoïdes eux-mêmes diminuent l’activité de l’hypothalamus, de l’hypophyse et des glandes surrénales. Cependant, en ce qui concerne les œstrogènes, lorsque les niveaux d’œstrogènes atteignent leur maximum, les niveaux d’endocannabinoïdes font de même et vice versa. L’œstrogène est donc lié au système endocannabinoïde car il aide à réguler le niveau d’enzyme hydrolase des acides gras présents qui décomposent certains endocannabinoïdes. Les œstrogènes peuvent également augmenter la synthèse d’anandamide. Ce qui fait que la diminution des niveaux d’œstrogènes entraîne également une diminution de notre « bonheur » endogène.

Des recherches préliminaires suggèrent que la ménopause précoce peut être liée à des carences en endocannabinoïdes. Et que les œstrogènes utilisent les endocannabinoïdes pour réguler l’humeur et la réponse émotionnelle. Cela pourrait expliquer pourquoi les sautes d’humeur sont plus fréquentes pendant la ménopause, lorsque les niveaux d’œstrogènes chutent. En conséquence, il semble que l’utilisation de cannabinoïdes produits par les plantes pendant la ménopause puisse aider à renforcer les fonctions nécessaires du SEC qui ont du mal à fonctionner sans des niveaux élevés d’œstrogènes.

Les cannabinoïdes qui ont un impact sur la ménopause

Les cannabinoïdes suivants se sont révélés prometteurs pour aider à soulager les symptômes de la ménopause :

–          Anandamide : Le cannabinoïde naturel, l’anandamide, est chimiquement similaire au THC et peut donner une sensation « high ». Mais ils partagent également un autre effet : réguler la température corporelle.

–          Acide gamma-aminobutyrique (GABA) : Le GABA est connu pour réduire l’anxiété et induire le sommeil. Pendant la ménopause, la diminution des endocannabinoïdes stimulés par les œstrogènes supprime la libération de GABA par les récepteurs ECS.

–          Cannabidiol (CBD) : La recherche sur le CBD démontre son efficacité contre l’inflammation, l’anxiété et la spasticité.

–          Acide tétrahydrocannabinolique (THCa) – Le THCa s’est avéré utile pour gérer le soulagement de la douleur. Veuillez noter que le THCa n’est actuellement pas légal.

–          CBN : La recherche a montré que le CBN était prometteur pour aider au sommeil

Comment prendre du cannabis pour atténuer les symptômes de la ménopause ?

Différentes souches de cannabis peuvent avoir des effets différents sur le corps. Ainsi, lorsque les gens ne savent pas comment distinguer les types de cannabis, ils peuvent parier sur leur santé. Par exemple, le CBD est un élément commun d’une plante de cannabis qui peut favoriser la relaxation et réduire l’anxiété et la dépression. Mais il ne fait pas planer les gens. Le THC, un autre ingrédient courant du cannabis, peut provoquer l’euphorie et fausser la perception du temps. Alors que de faibles doses de THC peuvent favoriser un effet calmant, des doses plus élevées peuvent induire de l’anxiété.

Il est donc important de faire attention au cannabis, ou produit à base de cannabinoïde que vous prenez. Car selon le type, le dosage ou même la forme de prise, il y a des avantages et des inconvénients.

Comment choisir un produit à base de cannabis pour la ménopause ?

feuilles de cannabis et huile de cannabis dans un flacon-pipette

Les médecins ne recommandent généralement pas de fumer ou de vapoter du cannabis, car cela peut endommager votre système respiratoire. Les aliments et boissons infusés (produits comestibles), l’huile (liquides dans un compte-gouttes) ou les substances sublinguales (comprimés que vous dissolvez sous la langue) et le lubrifiant sont généralement considérés comme des méthodes d’administration plus sûres.

Sublinguaux

Les produits sublinguaux gagnent en popularité car ils sont presque aussi rapidement absorbés par votre corps que le tabagisme/le vapotage. Mais sans effets délétères sur la santé. Vous pouvez prendre la plupart des huiles de cannabis par voie sublinguale, sauf indication contraire.

Topiques

Le CBD topique sous forme de suppositoires, de lubrifiants, d’huiles ou de crèmes peut réduire l’inflammation lorsqu’il est appliqué. Et, parce que votre peau possède des récepteurs cannabinoïdes, peut temporairement soulager la douleur causée par des affections telles que l’arthrite. Mais également l’irritation vaginale pendant les rapports sexuels ou les crampes pendant la périménopause.

Mais le cannabis appliqué par voie topique n’atteindra pas votre circulation sanguine. Il ne traitera donc pas d’autres problèmes tels que l’anxiété ou l’insomnie. Et vous ne deviendrez pas high à partir de n’importe quelle quantité de THC dans le produit lorsqu’il est appliqué par voie topique, si c’est un problème.

Quel dosage ?

Le dosage efficace varie considérablement selon l’individu et l’état. Pour le CBD, la plupart des experts recommandent de commencer avec 20 mg et d’attendre 90 minutes (en particulier pour les produits comestibles) pour mesurer les effets de cette dose avant d’en prendre plus. Commencez donc bas et lentement.

Quant aux produits THC, dans les pays où son usage est légal, le microdosage (2,5-5 mg) gagne en popularité car il peut être très efficace sans les effets psychotropes. Et peut être un bon moyen d’essayer le cannabis sans risquer de se sentir trop altéré. N’oubliez pas que vous pouvez toujours en ajouter plus. Mais vous ne pouvez pas réduire la dose une fois que vous l’avez prise. Alors commencez petit, surtout si vous commencez tout juste à expérimenter ces thérapies.

Si vous utilisez l’un ou l’autre ou les deux comme aide au sommeil, pour de meilleurs résultats, utilisez-les de concert avec d’autres stratégies favorisant le sommeil. Comme avoir une routine régulière, éviter les stimulants l’après-midi et limiter les appareils électroniques avant le coucher. Considérez les cannabinoïdes comme soutenant ou améliorant vos autres pratiques favorisant la santé, et non comme les remplaçant.

Des recherches supplémentaires sont nécessaires

Toutes les informations que le corps médical possède jusqu’à présent s’agit d’ouverture intéressante. Mais beaucoup plus de recherches restent indispensables. Afin de vraiment comprendre la consommation de cannabis dans cette population, nous devons poser des questions plus détaillées.

Il existe actuellement un manque de connaissances dans le contexte de l’utilisation du cannabis pour les symptômes de la ménopause qui doit être comblé. Les données actuelles établissent certes que les femmes consomment du cannabis pour cette raison. Mais à partir de là, de futures études sont indispensables pour vraiment en savoir plus. Les instigateurs de ses recherches espèrent ainsi que cela lancera davantage de chercheurs dans ce domaine. Et dans un avenir proche, de pouvoir offrir aux femmes en préménopause, ménopause précoce ou en ménopause, un traitement adéquat avec le cannabis.

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