Le 27 mars, le gouvernement français a publié un décret prolongeant l’expérimentation du cannabis thérapeutique, conformément à l’annonce faite en septembre 2022 par le ministre de la Santé et de la Prévention, François Braun. Cette décision a été saluée par de nombreux médecins et patients qui espèrent que cela ouvrira la voie à une utilisation plus répandue de la marijuana à des fins médicales.
Le décret, publié au Journal officiel, précise que les produits utilisés doivent répondre aux référentiels pharmaceutiques et être fabriqués dans le respect des bonnes pratiques de fabrication. De plus, les médicaments à base de cannabis contenant plus de 0,30 % de THC sont désormais soumis au régime des médicaments stupéfiants.
Des formations obligatoires pour les pharmaciens
Le décret stipule également que seuls les pharmaciens ayant suivi la formation mise en place par l’Agence du médicament (ANSM) dans le cadre de l’expérimentation peuvent commander et recevoir des médicaments à base de cannabis. Cette formation obligatoire permettra aux pharmaciens de mieux comprendre les effets thérapeutiques du cannabis et les précautions à prendre lors de sa prescription.
Les médecins et les pharmaciens ayant bénéficié de la formation obligatoire auront également accès au registre national électronique de suivi des patients, ce qui leur permettra de mieux surveiller les effets du traitement et d’ajuster la posologie en conséquence.
Les mesures pour encadrer l’utilisation du cannabis thérapeutique en France
Le prolongement de l’expérimentation du cannabis thérapeutique en France s’accompagne d’une série de mesures visant à encadrer l’utilisation de cette substance à des fins médicales. Les pharmaciens, par exemple, doivent suivre une formation obligatoire mise en place par l’Agence du médicament (ANSM) dans le cadre de l’expérimentation pour pouvoir commander et recevoir des médicaments à base de cannabis. Les médecins et les pharmaciens ayant bénéficié de cette formation auront également accès au registre national électronique de suivi des patients.
Les changements dans les formes galéniques des médicaments
Parallèlement à ces mesures, un appel d’offres a été lancé pour sélectionner de nouveaux fournisseurs de médicaments à base de cannabis. Les formes galéniques des médicaments utilisées dans l’expérimentation ont également été modifiées, avec la suppression de la forme granulée pour inhalation par vaporisation ainsi que de la « forme orale à base d’extraits solubilisés dans une matrice huileuse sous forme de capsules ou sous une forme pharmaceutique équivalente contenant du THC et du CBD ». En revanche, les fleurs séchées pour inhalation et les huiles prises en gouttes restent disponibles.
Les pathologies pouvant bénéficier du cannabis thérapeutique
Actuellement, plus de 1 500 patients font partie de l’expérimentation de cannabis thérapeutique en France. La majorité d’entre eux souffrent de neuropathie réfractaire et de spasticité douloureuse dans la sclérose en plaques. Toutefois, selon le comité scientifique temporaire (CSST), cette substance pourrait également être utilisée pour traiter d’autres pathologies, telles que la maladie de Crohn.
Le CSST a récemment mené des auditions pour discuter de l’utilisation du cannabis thérapeutique, en particulier du THC, pour améliorer la qualité de vie des patients atteints de cette maladie. Le Pr David Laharie, représentant de la Société nationale française de gastro-entérologie, a conclu que le cannabis médical pourrait être bénéfique pour les patients réfractaires aux traitements médicamenteux disponibles ou ceux qui présentent toujours des symptômes fonctionnels après une intervention chirurgicale et une rémission inflammatoire.