Alors qu’il devient de plus en plus probable que la vice-présidente américaine Kamala Harris soit la candidate démocrate à l’élection présidentielle de cette année, sa position sur la légalisation du cannabis suscite un intérêt croissant. Le président Joe Biden, ayant renoncé à sa candidature à la réélection en début de semaine, a apporté son soutien à la vice-présidente Kamala Harris. Cette décision met en lumière le parcours de Harris et ses prises de position concernant la politique du cannabis.
Un parcours juridique marqué par la prohibition
En tant que procureure de district à San Francisco entre 2004 et 2011, puis procureure générale de Californie de 2011 à 2017, Kamala Harris a supervisé les poursuites pour délits liés au cannabis. À cette époque, sa position sur la légalisation était rigide, reflétant les politiques de prohibition en vigueur. Elle a joué un rôle significatif dans l’application de la loi contre les délits liés au cannabis, contribuant à l’incarcération de nombreux individus pour des infractions mineures de possession et de consommation de marijuana.
Un changement de cap au sénat
Le passage de Kamala Harris au Sénat a marqué un tournant dans ses positions sur la prohibition du cannabis. Au cours de son mandat, elle a coparrainé plusieurs projets de loi en faveur de la réforme des politiques sur le cannabis. En janvier 2019, après avoir annoncé sa candidature à la présidence, Harris a déclaré dans une interview qu’elle soutenait la légalisation de la marijuana. Cette prise de position a été suivie par son appui au Marijuana Opportunity Reinvestment and Expungement Act, ou MORE Act, un projet de loi visant à décriminaliser la marijuana au niveau fédéral et à réparer les dommages causés par la guerre contre la drogue.
Le MORE Act et ses répercussions
Le MORE Act, initialement introduit en 2019, puis réintroduit en 2021 et 2023, représente un effort législatif majeur pour réformer les politiques fédérales sur le cannabis. Ce projet de loi vise non seulement à décriminaliser la marijuana, mais aussi à expurger les dossiers criminels des personnes condamnées pour des délits mineurs liés au cannabis. Harris a été un fervent soutien de ce projet de loi, soulignant l’importance de réparer les injustices passées causées par les politiques de prohibition.
Une alliée dans la révision de la classification du cannabis
En 2022, après que le président Biden a demandé au ministère de la Santé et des Services sociaux de revoir la manière dont la marijuana est répertoriée aux États-Unis, Kamala Harris a exprimé son soutien à cette initiative. Elle a qualifié cette démarche de « pas en avant vers la correction des injustices historiques causées par l’échec des politiques en matière de drogue ». De plus, elle a exhorté les départements concernés à accélérer le processus de révision et a critiqué le statut actuel de la marijuana en tant que substance de l’annexe I, le qualifiant « d’absurde ».
Une position ferme et invariable
Rien n’indique que la vice-présidente Harris changerait d’avis sur la politique américaine en matière de cannabis si elle devenait présidente. En fait, il semble qu’elle soit désormais une alliée plus forte que jamais de la légalisation et de la réforme des politiques sur le cannabis. Son parcours montre une évolution significative de ses positions, passant d’une approche stricte de la prohibition à un soutien fervent de la décriminalisation et de la réparation des injustices passées.
Le soutien populaire à la légalisation du cannabis
Le soutien au cannabis parmi les électeurs américains est indéniable. Une enquête du Pew Research Center réalisée en janvier dernier a révélé que 88 % des Américains estiment que la marijuana devrait être légale à des fins médicales ou récréatives. Plus de la moitié, soit 57 %, pensent que la marijuana devrait être légale à des fins médicales et récréatives, tandis que seulement 11 % estiment qu’elle devrait rester illégale au niveau fédéral. Cette forte adhésion publique pourrait jouer un rôle crucial dans l’orientation des politiques futures sous une éventuelle présidence Harris.
Conclusion
La vice-présidente Kamala Harris a parcouru un long chemin depuis ses débuts en tant que procureure de district à San Francisco. Son évolution vers un soutien accru à la légalisation du cannabis et à la réparation des injustices passées est notable. Si elle devient présidente, il est probable qu’elle continue à être une alliée de premier plan pour la réforme des politiques sur le cannabis, soutenue par un large consensus public en faveur de la légalisation. Seul le temps dira comment ses positions influenceront les politiques américaines en matière de cannabis à l’avenir.