Le THC peut être utilisé à des fins thérapeutiques

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Vous le savez peut-être déjà. Le THC est la molécule responsable des effets psychotiques du cannabis. La raison pour laquelle, cette plante aux multiples vertus est considérée comme un stupéfiant par la grande majorité. Et ce n’est pas faute de le croire sauf qu’il ne s’agit là que de la face visible du tétrahydrocannabinol (THC). De l’autre côté, ses vertus thérapeutiques n’attendent qu’à être révélé au grand jour.  C’est l’une des raisons expliquant le choix de la France d’autoriser l’usage du cannabis médical à titre expérimental depuis mars 2021.

Le THC est le responsable des effets psychotiques du cannabis

Si depuis des décennies, le cannabis figure dans liste des stupéfiants, c’est principalement à cause de l’un des agents actifs qu’il renferme. Le THC qui se fait essentiellement connaître pour ses effets agréables ou indésirables sur l’esprit.

Le THC procure des sensations agréables…

Si de nombreux individus consomment du cannabis à titre récréatif, c’est essentiellement pour profiter des sensations agréables qu’il procure à travers le THC. Elles sont bien nombreuses, mais l’effet « high » figure en tête de liste. C’est la sensation d’euphorie, de bien-être et de détente permettant aux consommateurs de se sentir heureux et détendu.

Et pas seulement puisqu’en parallèle les expériences sensorielles ont tendance à décupler. Pas uniquement la vue, mais aussi l’odorat, l’ouïe, et le goût. De quoi inciter les utilisateurs à recommencer l’expérience à chaque fois que ces effets à court terme s’estompent. Ce qui explique en outre la dépendance au cannabis pour la grande majorité d’entre eux.

… Mais aussi des effets indésirables

Si les effets du THC du cannabis se limitaient à ces sensations agréables, sa consommation ne serait pas illégale. Le hic, c’est qu’elles s’accompagnent généralement d’effets indésirables se manifestant à travers des épisodes psychotiques. À savoir, hallucination, délire, paranoïa, anxiété, peur ou encore la panique.

La somnolence et la confusion peuvent s’ajouter à la liste. Ce serait également le cas pour les problèmes de concentration, d’attention, de réaction et de souvenir. Soit, autant d’éléments expliquant le choix des autorités d’intégrer le cannabis dans la liste des stupéfiants. Et ses impacts à court terme sur le corps ne sont pas pour arranger les choses.

Le corps est également impacté

En effet, les effets indésirables du THC ne se limitent pas uniquement au cerveau et à l’esprit. Ils concernent aussi le corps en se manifestant parfois à travers l’accélération du rythme cardiaque. Ce qui augmente les risques d’AVC notamment pour les personnes en proie à des problèmes cardiaques.

Pour d’autres, c’est plutôt le contraire. Les impacts du THC sur le corps entrainent une baisse de tension artérielle. Voilà pourquoi, certains fumeurs de cannabis récréatifs tombent dans les pommes. À ce propos, il faut également préciser que la fumée représente un risque pour les vaisseaux sanguins. Des recherches scientifiques ont permis de découvrir qu’elle peut les endommager.

Le THC est aussi doté de pouvoirs thérapeutiques

Vous l’aurez compris, les différents éléments susmentionnés ont bien fait de ternir la réputation du THC du cannabis. Mais cette époque est désormais révolue. Simplement parce que des études scientifiques ont démontré que cette molécule est aussi dotée de pouvoir thérapeutiques. Eh oui ! À l’instar du cannabidiol (CBD), le tétrahydrocannabinol peut être utilisé à des fins médicales.

Le THC a des propriétés médicinales

Comme le CBD qui est essentiellement connu pour ses vertus thérapeutiques, le THC dispose aussi de propriétés médicinales. D’ailleurs, ces dernières sont exploitées depuis l’antiquité avant de tomber dans l’oubli notamment à cause des réglementations interdisant l’usage du cannabis.

Quoi qu’il en soit, les études de ces dernières décennies ont permis de renouer les liens. De découvrir que le THC stimule l’appétit, calme les spasmes, apaise les douleurs et aide à lutter contre l’insomnie, les nausées et vomissements. Et la liste est longue, mais grâce à ces propriétés médicinales, cet agent actif est bien placé pour soigner des maladies invalidantes.

Prenons en exemple le cas de la France dans sa phase expérimentale visant à introduire le cannabis dans son système médical. L’expérience vise à tester la capacité du cannabis dans le traitement :

  • Des formes d’épilepsie sévères et pharmaco-résistantes ;
  • Des symptômes rebelles en oncologie ;
  • Des douleurs neuropathiques réfractaires aux thérapeutiques accessibles ;
  • Des situations palliatives ;
  • Des spasticités douloureuses des pathologies du système nerveux central comme la sclérose en plaques ou les séquelles d’AVC.

La prise en charge du cancer est également de la liste. Cette fois, le THC agit comme stimulant de l’appétit dans le but d’éviter la perte de poids. Et ce ne sont là que des exemples étant donné que dans de nombreux pays comme les États-Unis ou le Canada, d’autres pistes sont exploitées.

Une aide précieuse pour certains patients

Si cette phase d’expérimentation est orientée vers ces traitements, c’est qu’il y a bien une raison. Les vertus thérapeutiques du THC peuvent prendre la relève là où les traitements classiques et pharmaceutiques ont tendance à échouer. Une façon de dire que le cannabis médical est d’une aide précieuse pour certains patients luttant contre :

  • Les effets secondaires de la chimiothérapie comme la perte de l’odorat et du goût ;
  • La perte de poids liée au cancer ou à l’anorexie mentale ;
  • La cachexie (maigreur extrême) généralement constatée auprès personnes atteintes du SIDA ;
  • Les douleurs musculaires ;
  • L’épilepsie ;
  • La sclérose en plaque.

D’où l’existence de certains médicaments comme le Sativex® qui est jusqu’ici l’unique produit contenant du THC autorisé en France. En forme de spray, il est destiné à prendre la relève après les traitements classiques pour soigner la spasticité et la sclérose en plaque. Dans d’autres pays, des remèdes comme le Cesamet® ou le Marinol® ont obtenu le feu vert des autorités. Ces produits sont principalement destinés à soigner les cas de nausées sévères notamment liés à la chimiothérapie. Et ce ne sont là que des exemples puisque beaucoup d’autres peuvent s’ajouter à la liste à l’instar du Bedica®, du Bedrobinol® ou encore du Bediol® et du Bedrocan®. Ces produits sont généralement utilisés en inhalation ou en infusion contrairement au Marinol® et au Cesamet® empruntant la voie orale.

Certains patients sont exclus de la liste

Si le THC peut avantager certains patients, d’autres non. Le traitement au tétrahydrocannabinol est contre-indiqué pour les personnes souffrant de trouble psychotique comme la schizophrénie. Les individus atteints de maladie cardiaque, d’insuffisance rénale ou hépatique. Pour le comprendre, il suffit de porter un regard sur les effets indésirables du THC susmentionnés.

Les femmes allaitantes ou enceintes sont aussi de la liste. Simplement parce que le cannabis se transmet de la mère au fœtus à travers la circulation sanguine ou de la mère au nouveau-né par le lait. Et les impacts ne sont pas des plus encourageants pour le petit. Il s’expose à des risques comme l’hyperactivité ou la dépendance au THC. Les problèmes liés à la mémoire et à l’attention sont également de la partie sans parler de la baisse des aptitudes de raisonnement et de résolution.

En une phrase, l’enfant est exposé aux différents effets du THC dès sa conception, à sa naissance et tout le long de son existence. D’où l’importance pour les mamans et les futurs mamans d’éviter la consommation de cannabis à haute teneur en THC durant la grossesse et l’allaitement. Il en va du bien-être du petit.

En conclusion

Si le cannabis est considéré comme un stupéfiant depuis des décennies, c’est principalement à cause de l’un des nombreux cannabinoïdes qu’il contient, le THC. Ce, en faisant principalement allusion aux effets psychotiques et indésirables de cette molécule. Du moins, pour ceux qui l’utilisent principalement à des fins récréatives et notamment en grande quantité.

Tout cela pour dire qu’utilisé à bon escient, le THC du cannabis est également d’une aide précieuse dans la lutte contre certaines maladies. D’où le choix de certains pays comme la France de mener une phase d’expérimentation sur le cannabis dans sa forme médicinale. Pour d’autres nations comme le Maroc l’une des stratégies adoptées est la formation des médecins au cannabis thérapeutiques.

Soit, autant d’indicateurs permettant de dire que le THC n’est pas uniquement limité à l’usage récréatif, il est aussi utilisé pour soigner différentes maladies. Dans tous les cas, cette molécule a ses avantages et inconvénients notamment lors des utilisations abusives. C’est un peu comme l’alcool en fait. Consommé modérément, il peut être considéré comme un analgésique ou un médicament. Dans le cas contraire, il devient une menace pour la santé et le bien-être.

Voilà pourquoi les autorités sont à cheval dans la réglementation de l’usage récréatif et médical du cannabis. Du côté des consommateurs, il est aussi nécessaire de comprendre la différence entre les variétés disponibles sur le marché. Celles qui ont une forte dominance en THC ou à haute teneur en CBD. Le cannabidiol étant un produit non psychotique contrairement au tétrahydrocannabinol.

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