En raison d’un manque de personnel chronique, l’armée italienne, qui est actuellement le seul producteur de cannabis médical en Italie, a suspendu sa production à Florence. Cette décision risque d’aggraver l’accès au cannabis médical pour les 50 000 patients italiens qui en ont besoin et de mettre sous pression une chaîne d’approvisionnement déjà fragile.
Il convient de noter que cette suspension de production intervient peu de temps après que l’armée ait annoncé son objectif ambitieux de produire 700 kg de cannabis médical cette année, ce qui constitue la première étape vers l’autosuffisance en Italie.
Arrêt temporaire de la production de cannabis médical en Italie
Le directeur de l’usine militaire de production de cannabis médical de Florence, le colonel Gabriele Picchioni, a confirmé lors d’un événement public organisé par l’Association des patients du cannabis médical à Bologne que la production de cannabis médical avait été interrompue depuis le 5 avril 2023 en raison de travaux de construction planifiés pour une nouvelle ligne de production.
Bien qu’il ait suggéré que l’établissement disposait de stocks pour compenser les pénuries temporaires, Fabrizio Dentini a remis en question la capacité de l’armée italienne à fournir les 400 kg de cannabis médical exigés par le ministère de la Santé. Les médecins prescripteurs préfèrent les produits importés, tels que le Bediol en provenance des Pays-Bas, plutôt que la variété italienne.
Maurizio Valliti, PDG du dispensaire italien de cannabis médical Clinn, a déclaré que l’arrêt temporaire de la production n’affecterait pas l’approvisionnement et la continuité des soins, car seulement 6 % des produits prescrits par sa clinique sont du cannabis médical italien cultivé dans le pays.
Pénurie de personnel met en danger la production de cannabis médical
Selon Umberto Fragassi, représentant syndical de l’usine militaire, le manque de personnel et d’infrastructures adéquates menace la production de cannabis médical, malgré les affirmations de M. Picchioni selon lesquelles l’arrêt de la production était planifié.
Fragassi a déclaré qu’il faudrait doubler le nombre de personnes actuellement employées pour fonctionner correctement. Il a appelé à une révision du cadre actuel pour rationaliser la bureaucratie et transférer la responsabilité de l’opération à la présidence du Conseil, afin d’améliorer l’efficacité de l’armée et de fonctionner comme une usine pharmaceutique typique. Cette proposition a été combattue par les politiques jusqu’à présent.