Le sujet peine à évoluer dans l’Hexagone. On est à quelques mois avant la fin prévue pour la période d’expérimentation du cannabis médical. Eh bien, voilà que le gouvernement annonce un report d’un an. Une nouvelle qui a de quoi frustrer les professionnels du secteur. C’est d’autant plus vrai pour les associations des patients. Elles se languissaient déjà d’utiliser la plante à des fins thérapeutiques. Mais alors, pourquoi cette réticence ? Comment pourrait-on soutenir l’évolution de cette industrie ?
Le cannabis médical en ligne de mire
En réalité, la France semble vouloir développer la filière du cannabis thérapeutique sur son territoire. C’est en tout cas ce qu’a laissé prévoir le décret n° 2020-1230 du 7 octobre 2020. Pour rappel, celui-ci devait permettre aux médecins et pharmaciens d’intégrer un programme gouvernemental portant sur l’usage médical du cannabis. Sa mise en application a débuté fin mars 2022 et devait s’étaler sur 2 ans.
Cependant, les associations des patients déplorent un cadre très contrôlé et particulièrement limitatif. C’est par exemple le cas des pathologies concernées. On note entre autres :
- L’épilepsie ;
- Les douleurs neuropathiques ;
- Les symptômes liés aux effets débilitants de la chimiothérapie ;
- Les situations de soins palliatifs ;
- La sclérose en plaques.
Pourtant, le champ d’application du cannabis médical est, en théorie, bien plus large. De nombreux autres patients pourraient profiter de ses différents bienfaits. À l’heure actuelle, c’est encore loin d’être le cas.
Les défis à relever avant la généralisation
Pour Santé Cannabis France, la prolongation de l’expérimentation pour une période d’un an semble être la meilleure solution. Pour cause, la filière s’est confrontée à de nombreux obstacles au cours de ces deux dernières années. On parle notamment de la nécessité de se fournir à l’étranger. En effet, la France n’autorise pas encore la production de cannabis sans limites de taux de THC. Les patients qui souhaitent se soigner avec la plante doivent toujours passer par l’autoproduction… Tout en risquant des poursuites.
On cite également la réticence des médecins à prescrire du cannabis médical à leurs patients. C’est probablement dû au fait que la plante ne bénéficie pas toujours d’une perception positive auprès de la population française. Pour certains professionnels du secteur, à l’instar de la présidente de l’association « Principes actifs », Fabienne Lopez, cela paraît illogique. Après tout, ces mêmes médecins n’hésiteraient pas à prescrire des opiacés forts et autres médicaments avec une longue liste d’effets secondaires.
Cannabis médical, la légalisation doit être mise en œuvre
La France est déjà à la traîne par rapport à d’autres pays de l’UE concernant la légalisation du cannabis thérapeutique. Certains États discutent même de la décriminalisation du cannabis à usage récréatif. Pour le gouvernement français, il serait alors plus que temps de faire avancer les choses. En tout cas, les associations de patients en sont convaincues.
Pour les professionnels du secteur, l’autorisation de la culture du cannabis médical sur le territoire serait ainsi un premier pas à franchir. Le développement de l’industrie devrait passer par la généralisation. Pour les entreprises du cannabis thérapeutique, la prolongation d’un an ne serait donc pas la meilleure solution.
En attendant, découvrez les grandes lignes du rapport sur l’expérimentation du cannabis à usage médical.