Le THC est utilisé depuis les temps anciens jusqu’à nos jours. Ce n’est pas une notion récente puisqu’elle a fait l’objet de nombreuses études. Aujourd’hui, il existe une myriade de produits à base de tétrahydrocannabinol sur le marché. Hormis les usagers du cannabis, nombre de personnes ne connaissent pas grand-chose sur ce cannabinoïde. Nous vous suggérons de lire cet article si vous désirez tout savoir sur ce fameux THC.
Ce qu’il faut savoir sur le tétrahydrocannabinol
La notion THC ou Δ-9-tétrahydrocannabinol est commune dans l’industrie du cannabis. Le delta-9-tétrahydrocannabinol est un cannabinoïde (molécule) que l’on retrouve dans la plante de chanvre (marijuana). En fait, c’est le phytocannabinoïde psychoactif, c’est-à-dire qu’il engendre la sensation euphorique chez les consommateurs de cannabis. Le tétrahydrocannabinol n’est qu’une molécule parmi tant d’autres (500 substances différentes) présente dans la plante de cannabis. Mais le THC et le CBD (cannabidiol) sont assez populaires à l’instar des autres phycannabinoïdes (centaine).
Aperçu historique
La marijuana est utilisée depuis les temps anciens (milliers d’années). Les Chinois l’utilisaient pour s’alimenter, pour se soigner et pour fabriquer des textiles. Ensuite, le cannabis aurait été importé dans les pays européens. Après, le chanvre a été introduit en Amérique où on l’utilisait à des fins récréatives et dans les rites traditionnels. Vers les années 1600, le cannabis a gagné les États-Unis, on l’utilisait à des fins textiles, médicales et comme monnaie d’échange. Mais l’usage récréatif de la marijuana s’est développé surtout vers les années 30 et 40. Pour limiter sa propagation, le gouvernement a dû limiter son usage par des campagnes antidrogue. Quelque temps après, la plupart des États américains ont adopté des lois interdisant le cannabis. Un célèbre film intitulé Reefer Madness a contribué au dénigrement du chanvre. On le décrivait comme une drogue dangereuse pouvant induire de la violence, des états de psychose voire inciter au suicide.
Vers les années 70, le cannabis a été classé parmi les drogues illicites à fort potentiel d’abus au niveau fédéral. Intégrant désormais l’annexe I de la loi sur les substances contrôlées, la guerre contre la drogue a été lancée entraînant l’emprisonnement de nombreux usagers pour détention ou consommation de cannabis. Beaucoup de Noirs et de Latinos ont été incarcérés pour des délits liés aux drogues. Actuellement, plusieurs États américains autorisent l’usage du chanvre récréatif (19 sur 50), y compris l’État de Washington (capitale). Quoi qu’il en soit 37 États américains admettent l’usage réglementé du cannabis médical.
Le THC, comment ça marche ?
En fait, le mode d’action du tétrahydrocannabinol est simple, il se fixe sur les récepteurs cannabinoïdes de notre corps. Ces récepteurs endocannabidnoïdes se situent notamment dans notre système nerveux et notre cerveau. L’inconvénient, c’est qu’il est plus détectable que les autres drogues alors que son action psychotrope ne dure que quelques heures. Mais le THC reste tout de même plus de temps dans l’organisme. En effet, il peut demeurer dans nos organes et nos graisses durant près d’un mois. Néanmoins, les tests de dépistage des follicules pileux peuvent détecter jusqu’à 90 jours le tétrahydrocannabinol.
Différentes modes de consommation du THC
Les feuilles séchées de marijuana refermant du THC sont souvent fumées. Quoi qu’il en soit, il existe plusieurs manières de s’administrer du tétrahydrocannabinol, on peut le consommer par :
- Inhalation : c’est le moyen le plus rapide de ressentir ses effets psychoactifs, car il agit en seulement quelques minutes. On peut inhaler le THC de différentes façons, soit en le fumant, en le vaporisant ou en le vapotant (vapotage).
- Consommation orale : On peut prendre le THC par voie orale sous forme d’huile, de capsule, d’aliment ou de teinture. L’administration orale met du temps à faire effet toutefois le THC pourra agir plus durablement.
- Voie sublinguale : certains sprays, pastilles ou bandes dissolvables contenant du THC sont destinés à l’administration sublinguale. Généralement, on place ces produits sous la langue puis ils seront dissouts.
- Administration topique : cela concerne l’application de substances renfermant du THC sur la peau comme les crèmes, pommades, gels, huiles ou sels de bain. L’avantage de l’application topique du THC c’est qu’elle présente moins de risques pour le psychisme puisque son action est localisée. En outre, la plupart des produits THC d’application topique sont particulièrement adaptés pour atténuer douleurs et inflammations.
Qu’en est-il des produits CBD renfermant du tétrahydrocannabinol ?
Le CBD est sans doute le phytocannabinoïde le plus populaire dans l’industrie du cannabis. On retrouve une multitude de produits dérivés du cannabidiol sur le marché dont la plupart renferment du tétrahydrocannabinol. Leur concentration généralement faible en THC (0,3 % à 0,9 %) ne devrait pas provoquer des sensations d’euphorie (high). Quoi qu’il en soit, quelques scientifiques soutiennent que les petites doses de tétrahydrocannabinol dans les produits CBD accentuent leur efficacité. Il n’est donc pas si utile de chercher un produit exempt de ce cannabinoïde (THC). Mais si vous voulez utiliser un produit pur CBD, il va falloir trouver des preuves qui l’attestent (certificat, etc.).
Principaux usages du phytocannabinoïde THC
Bien que son usage récréatif soit populaire, le THC a un fort potentiel thérapeutique. Ce phytocannabinoïde ne substitue à aucun traitement médical, mais on peut l’utiliser pour soulager une variété de maux. N’oublions pas que le cannabis est utilisé depuis des millénaires même si les études concernant le tétrahydrocannabinol sont assez récentes. Retraçons tout de même les différents maux qu’il peut atténuer.
- États anxieux, dépression et troubles psychiques (stress post-traumatique)
- Symptômes inflammatoires y compris les infections intestinales (MII)
- Glaucomes (maladies oculaires)
- Problèmes de sommeil (insomnie)
- Troubles intestinaux comme le syndrome de l’intestin irritable
- Maux de tête
- Sclérose en plaques
- Crises d’épilepsie
- Spasticité des muscles
- Troubles d’appétit :
- Nausées et vomissements
- Douleurs
- Certains symptômes du SIDA (manque d’appétit, perte de poids).
Il faut signaler qu’une institution américaine dénommée FDA approuve l’usage de quelques médicaments à base de THC. On parle notamment du Dronabinol dérivé du THC synthétique et du nabilone (ou Cesamet). Le premier aide à atténuer les symptômes de nausées et de vomissements induits par la chimiothérapie. Le Dronabinol soulage également les symptômes du VIH/sida comme la perte de poids et d’appétit. Le second, à savoir le Nabilone, peut aussi être prescrit pour soulager les symptômes nauséeux ou de vomissement.
Dans quel but les gens utilisent-ils les produits à base de THC ?
Différentes raisons peuvent pousser une personne à utiliser les produits à base de THC. Cela implique largement les propriétés que l’on a citées précédemment.
Potentiel antidépresseur
Le potentiel antidépresseur du THC est reconnu. Une récente recherche (2020) a démontré qu’il a soulagé temporairement presque la majorité des 1 819 personnes dépressives observées. On a administré du cannabis à ces patients et le résultat était probant. Toutefois, cette efficacité peut varier d’un sujet à l’autre.
Stimulant d’appétit
Le THC a la capacité de stimuler l’appétit, il peut donc être bénéfique aux individus ayant un faible appétit comme les anorexiques. Selon une recherche de 2018, le tétrahydrocannabinol augmenterait les hormones de l’appétit, à savoir la ghréline. Et cela, sans affecter le taux d’insuline dans l’organisme. De ce fait, il peut aussi aider les personnes souffrant de troubles alimentaires ou d’obésité.
Euphorisant
Les propriétés euphorisantes du THC influencent l’humeur d’une personne. Le THC apporterait un sentiment de joie, de plaisir associé à un sentiment de relaxation intense. Ces sensations auraient un impact durable sur notre bien-être. Selon une recherche menée en 2016, le cannabis peut réduire l’agressivité chez un individu. Cela est surprenant, car les produits alcoolisés ont tendance à l’augmenter.
Anti-nauséeux
Les études concernant les vertus anti-nauséeuses du Delta-9 THC sont nombreuses. D’ailleurs, cette propriété est l’un des premiers bienfaits thérapeutiques identifiés dans le chanvre. À partir des années 80, on a commencé à soulager les nausées des cancéreux traités sous radiothérapie avec le cannabis (THC élevé). Précisons toutefois que la FDA approuve l’usage des médicaments à base de THC ayant un potentiel anti-nauséeux.
Aptitude à traiter la dépendance
Le THC aurait la faculté de réduire la dépendance aux substances alcoolisées et aux drogues. Certains pays où le tétrahydrocannabinol est légal ont constaté une diminution de l’accoutumance aux opioïdes et de la vente d’alcool. D’ailleurs, une expérimentation sur des animaux élaborée en 2017 a démontré que l’administration du cannabis diminuait la consommation d’héroïne.
Vertus neuroprotectrices
Tout comme d’autres phytocannabinoïdes, le THC favorise l’homéostasie en intervenant au niveau de notre système endocannabinoïde. Sa vertu antioxydante est bénéfique pour nos neurones, il favorise leur création (neurogenèse). En outre, la propriété neuroprotectrice du THC soutient le système nerveux en ralentissant sa dégénération (Parkinson). Mais le Delta-9 THC aide également à réduire les spasmes musculaires chez les sujets souffrant de scléroses en plaques.
Potentiels effets indésirables pouvant affecter les usagers du THC
Sachez que le THC favorise la libération de dopamine, un neurotransmetteur dans le cerveau responsable du high (euphorie). Quoi qu’il en soit, il peut influer de différentes manières les personnes. On dénote généralement une :
- Amélioration de l’appétit
- Perception altérée du temps
- Sensation de détente
- Augmentation de la perception sensorielle
Même s’il présente des effets agréables, le tétrahydrocannabinol présente également quelques incidences négatives. Les usagers ressentent souvent des malaises comme des épisodes de paranoïa, de toux ou d’anxiété. Ils peuvent également ressentir de la gêne au niveau pulmonaire ou des bourdonnements du corps. Suite à la consommation du tétrahydrocannabinol, certaines personnes ont des sueurs froides, des hallucinations pouvant provoquer jusqu’à l’évanouissement.
Qu’en est-il du potentiel de dépendance du Delta-9 THC ?
Le potentiel de tolérance et d’accoutumance du Delta-9 THC est largement documenté. Une recherche scientifique au niveau du FIDA révèle que 30 % des usagers du THC sont susceptibles de développer une dépendance. Et le risque est plus grave pour les mineures dont le cerveau est encore en pleine croissance. Les troubles chez les jeunes peuvent se manifester sous forme de frénésie ou d’une envie constante de consommer de la drogue. L’état de manque provoque également des problèmes au niveau relationnel et social.
Bref, comme nous l’avons annoncé dans l’historique, l’usage du chanvre est soumis à de fortes restrictions dans de nombreux pays. Bien qu’il soit considéré par de nombreuses personnes comme une drogue, le THC est doté de vertus exceptionnelles. Différents usages se sont développés avec la création de nombreux produits dérivés de ce cannabinoïde. Quoi qu’il en soit, les mineurs ne doivent pas abuser de leur usage, car ils sont potentiellement dangereux pour leur cerveau.
Par ailleurs, la législation du cannabis médical est encore repoussée en France, découvrez cela dans un autre article.