En Uruguay, le gouvernement a proclamé la légalisation du cannabis dans le but de lutter activement contre le trafic de cette plante. Certes, après cette annonce, le marché noir de l’or vert a diminué. Cependant, l’achat légal du produit n’attire qu’un faible taux de consommateurs. Ainsi, on peut en déduire que la légalisation est un échec.
Une légalisation du cannabis en bonne voie
À la suite de la légalisation du cannabis, le gouvernement uruguayen a autorisé la culture à usage particulier, la création des Cannabis Social Clubs et la possibilité de se procurer du cannabis à la pharmacie. Il est à noter que ces autorisations ne sont applicables que pour les personnes qui résident dans le pays. Les touristes n’ont pas encore la chance de s’en procurer légalement.
Le gouvernement a mis en place cette réglementation afin de garder un certain contrôle sur les voies d’accès vers le cannabis. Il a même des statistiques sur le nombre de personnes qui en consomment selon la manière dont elles se sont procurées le cannabis.
Il est à noter que cette légalisation du cannabis cache une opportunité économique pour le pays. En effet, grâce à elle, l’Uruguay a désormais sa propre industrie qui produit et exporte du cannabis médical. Même si l’industrie n’exporte encore que des fleurs de cannabis à usage médical, cela a permis d’améliorer l’économie du pays. Rien que les six premiers mois de cette année, l’exportation a généré un chiffre d’affaires de plus de 4 millions d’euros.
Depuis que le gouvernement a autorisé le cannabis en Uruguay, le nombre de trafiquants de drogue a diminué. Ceci est même renforcé par la déclaration de l’Institut pour la Réglementation et le Contrôle du Cannabis Uruguayen ou IRCCA. Aussi, d’après la directrice du Cannabis Business Hub, cette réglementation est bien plus efficace que la criminalisation.
Pourquoi parler de l’échec de la légalisation du cannabis ?
Certes, de nombreuses personnes se procurent du cannabis dans des pharmacies et en cultivent chez eux. Pourtant, le pourcentage des consommateurs qui achètent du cannabis légalement ne dépasse même pas la barre des 30 %. Même si on y ajoute le fait que certains consommateurs en partageront avec leurs proches, le taux sera encore de 39 %. Ce pourcentage n’a quasiment pas augmenté depuis que le gouvernement a mis en place la légalisation du cannabis. Certains consommateurs persistent à s’approvisionner sur le marché noir.
Toutefois, cet échec ne signifie pas qu’il existe encore une prédominance de trafiquants de cannabis. La plupart des vendeurs sur le marché sont des auto cultivateurs non enregistrés. Ces revendeurs clandestins ont pris la place des trafiquants d’autres fois.
Des mesures de redressements
Après ce constat, le gouvernement uruguayen ne reste pas les bras croisés. Il a déjà prévu des corrections pour améliorer la situation. En premier lieu, le gouvernement pense booster la vente du cannabis dans les pharmacies. Pour ce faire, il a pensé à augmenter le taux de THC réglementaire. Grâce à la légalisation du cannabis avec un taux de THC beaucoup plus élevé, le gouvernement pense attirer plus de consommateurs sur le marché légal. Toutefois, les pharmacies autorisées à effectuer ses ventes seront sélectionnées avec minutie afin de garder le contrôle pour éviter une consommation abusive.
En Uruguay, les consommateurs doivent s’enregistrer avant de pouvoir accéder au cannabis. Cet enregistrement freine souvent les consommateurs puisqu’ils ne veulent pas forcément donner leur identité. Ainsi, faciliter l’accès à la plante peut être un moyen efficace pour ramener les consommateurs sur le marché légal.
Les revendeurs sur le marché noir sont composés dans la majorité par des personnes qui effectuent une autoculture clandestine. Ces cultivateurs ne s’enregistrent pas, or d’après les chercheurs, leur nombre dépasserait le nombre de réseau de trafic autrefois. Ainsi, pour que les consommateurs se tournent vers le marché légal, il serait intéressant de renforcer le contrôle sur ces cultures à la maison.
Pour conclure, la légalisation du cannabis a permis d’anéantir le réseau de trafic de drogue en Uruguay. De plus, grâce à elle, le pays a pu conquérir une part du marché international par le biais des exportations de fleurs à usage médical. Cependant, de nombreux consommateurs persistent à se procurer du cannabis sur le marché noir. En effet, même si les trafiquants ont délaissé le marché, les revendeurs clandestins ont repris le flambeau. Pour y remédier, le gouvernement est en train de mettre en place des solutions de redressement. L’augmentation du taux de THC ainsi que la mise en place de la SAFE Banking comme aux USA semblent être une bonne idée.