Un essai clinique randomisé a été mis en place dans le but de mesurer la performance au volant et la perception de la sécurité chez les consommateurs de cannabis. L’étude présente une importance particulière face aux innombrables projets de légalisation. Est-ce que la consommation de cette substance pourrait altérer la performance d’un conducteur ?
Un essai sur le cannabis au volant, la performance du conducteur
On assiste à une entrée en vogue du cannabis en consommation légale ou à usage médical. Sur ce, il est important de mettre en évidence les différents impacts à son utilisation. Il convient également de comprendre si le cannabis pourrait être un facteur d’altération de la conduite et de la perception de la sécurité au volant.
Par cette expérimentation, on cherche à déterminer les effets du cannabis au volant, mais surtout l’évolution dans le temps de l’altération de la conduite après la consommation. L’expérience met en évidence le cannabis fumé à teneurs différentes en delta 9-THC. Les observations se concentrent sur l’historique de la consommation ainsi que la concordance entre l’altération et la performance.
Cet essai clinique randomisé se réalise en parallèle pour des populations sous effets de placebo et des consommateurs de cannabis. Le contrôle par placebo a eu lieu de 2017 à 2019. L’analyse sur les consommateurs de cannabis se déroule en 2020 et 2021.
Déroulement de l’expérimentation du cannabis au volant
On a défini le premier critère d’évaluation par le CDS ou Composite Drive Score. Ceci présente plusieurs variables clés du simulateur de conduite. On évalue chaque sujet avant de fumer puis à de nombreux instants après avoir pris des doses. Le test consiste également à mesurer l’auto-perception et l’altération de la conduite. On considère également les données sur les antécédents de consommation de cannabis.
191 consommateurs de cannabis ont passé le test au volant. Sur cette population sélectionnée, 61,8% sont des hommes, soit 118. L’âge moyen de cet échantillon est de 29,9 ans. Durant le dernier mois, on estime que chacun d’eux aurait consommé du cannabis pendant 16 jours.
Les 191 participants ont été répartis dans 3 groupes différents dont :
- 63 sujets en placebo
- 66 sujets en THC à 5,9%
- 62 sujets en THC à 13,4%.
Après 30 minutes, le groupe THC a connu une baisse significative du CDS. Après 1h30mn, là où le sujet présentait une grande volonté à conduire. Le score avait encore diminué pour faire un écart considérable après 3h30mn. C’est à partir de cet instant que cela n’avait plus bougé.
En déduction
Ce que l’on peut dire, c’est que fumer du cannabis pourrait altérer la conduite et la perception de la sécurité. Les sujets étant des consommateurs réguliers de cannabis parviennent à contrôler leur comportement, l’altération de la performance au volant ne tend pas à la baisse. Cela signifie que la conscience constatée après 1h30 est seulement un faux sentiment de sécurité.
Pendant encore quelques heures après avoir pris une dose de cannabis, le sujet perd ses capacités au volant. Toutefois, il est nécessaire de procéder à d’autres expériences afin de mettre en évidence l’impact sur les différences entre les profils biologiques de chaque individu. Il est essentiel d’évaluer les risques du cannabis sur la route pour accompagner la légalisation.