Le premier projet pilote de cannabis récréatif en Europe, Weed Care, a finalement démarré. Après un retard de quatre mois, les autorités ont annoncé que tout est en place pour que l’essai commence le 30 janvier 2023. Les autorités sanitaires suisses ont approuvé la quantité de cannabis que les participants peuvent consommer pendant l’essai. Les prémisses du projet se déroulent jusqu’en mars 2025. L’essai sur le cannabis est l’une des étapes les plus importantes d’un processus. À l’avenir, cela pourrait aboutir à la libéralisation totale du cannabis dans le pays.
Comment se sont passés les premiers tests du projet ?
Le cannabis médical étant évidemment utilisé à des fins médicinales, il est logique qu’on le trouve également pour un usage récréatif, comme c’est le cas dans tous les pays.
Les premières expériences avec le cannabis commenceront lorsque le Comité de santé de l’État (SGK-N) commencera à examiner l’initiative Siegenthaler. Il demande alors la réglementation du cannabis.
Les projets pilotes sont le résultat du fédéralisme. Ils sont conçus pour aider les communautés particulièrement touchées par les externalités négatives du trafic de rue. Ils devraient constituer la base d’un futur modèle de réglementation du cannabis en Suisse. Cependant, le GREA l’a annoncé dans un communiqué de presse le 1er avril 2021. Le gouvernement fédéral a déjà considérablement réduit ces projets pilotes. Ils les a rendus beaucoup moins attractifs. Le Parlement n’attendra pas les résultats des différentes études pour se prononcer sur le modèle réglementaire suisse.
Des retards dans le lancement du projet dépénalisation du cannabis récréatif !
Le cannabis utilisé dans l’étude suisse était cultivé biologiquement. Le projet devait initialement démarrer le 15 septembre à Bâle, la ville la plus peuplée de Suisse.
Cependant, quelques jours avant le début des ventes réglementées de cannabis, l’autorité sanitaire de Bâle a fait une annonce. Selon elle, le cannabis fourni par Pure Production AG ne répond pas aux exigences de qualité du règlement de contrôle standard de la loi sur les médicaments. En effet, il contient des traces de fluopyram, un pesticide interdit en culture biologique. La société a affirmé que le produit ne répond pas aux exigences de qualité définies dans le règlement sur les tests standardisés de la loi sur les médicaments.
Toutefois, le cannabis testé doit exclusivement être issu de la culture biologique. Pour surmonter cette déception, l’importation de cannabis du Canada a été envisagée. Cependant, les autorités suisses ont préféré attendre un nouveau lot de cannabis produit localement.
Il provient d’un fournisseur suisse qui le cultive biologiquement depuis 30 ans. De plus, il a été récemment approuvé par le gouvernement fédéral parce qu’il répond à tous les critères d’assurance qualité. D’autres essais de ce type sont menés à Lausanne et dans d’autres villes du pays.
Pourquoi les options du projet sont-elles limitées ?
Cela a conduit à six semaines de négociation entre le gouvernement et le personnel du projet pilote pour trouver d’autres sources d’approvisionnement. L’objectif du projet pilote est de pouvoir démarrer le plus rapidement possible.
Pour être honnête, les alternatives sont limitées. Il n’y a pas beaucoup de marchés de vacances dans le monde vers lesquels nous pouvons exporter. Nous avons envisagé le Canada. Mais dans ce cas, nous devions nous assurer qu’il était respectueux de l’environnement et conforme à la réglementation suisse. Cela limitait encore le nombre de fournisseurs potentiels.
La presse suisse a évoqué la possibilité d’importer des produits du Canada. En revanche, les autorités de Bâle n’ont pas voulu faire de commentaires. Cependant, il ne s’agit apparemment que d’une option « alternative » si un autre lot de Pure n’est pas approuvé. L’importation aurait été légalement possible. La distribution contrôlée de cannabis pour un usage adulte relève de l’expérimentation et de la recherche. Cette mesure est bien sûr autorisée par les traités internationaux.
Produits à base de hachisch et de fleurs : Qu’en disent les autorités Suisse ?
Pour les protagonistes de l’expérience, ce premier échec est une leçon qui devrait permettre d’éclairer la future réglementation à grande échelle. Dans le cadre de cette étude, Pure Production AG propose deux produits à base de cannabis et de fleurs dont la teneur en THC est différente, mais inférieure à 20 %.
Le cannabis sera vendu à 400 participants dans des pharmacies sélectionnées du canton de Bâle. Environ 350 ont déjà été sélectionnés. Les volontaires doivent avoir plus de 18 ans, vivre dans le canton de Bâle et ne pas fumer de cannabis.
Chaque participant sera examiné en détail, notamment son régime alimentaire et son impact sur sa santé mentale et physique. Lino Zereghetti, PDG de Pure Production AG a récemment fait une déclaration. Selon lui, l’un des principaux objectifs de cette étude est de savoir si les gens choisissent des produits moins risqués sur les marchés réglementés. S’ils entrent sur le marché noir, ils n’obtiendront que des niveaux élevés de THC, pas de CBD.
Le projet pilote de Weedcare, basé en Suisse, est le premier essai de distribution légale de cannabis tétrahydrogéné aux adultes en Europe et devrait commencer le 30 janvier 2023 après un délai de quatre mois.
Après l’approbation de la deuxième série d’essais, cette étude révolutionnaire continuera à ouvrir la voie à d’autres recherches sur le cannabis pour adultes en Suisse et en Europe.
Pure Production AG a confirmé que les autorités sanitaires suisses ont approuvé l’essai après que le premier lot de 30 kg n’ait pas répondu légèrement aux normes de qualité.
Les autorités espèrent que cette prolongation permettra au projet d’acquérir une première expérience. Elle facilitera la réalisation d’autres tests approfondis. Ces derniers devraient être approuvés dans les semaines à venir.
Analyse de faisabilité du projet Weed Care
Le projet Weedcare devait commencer le 15 septembre à Bâle, la troisième plus grande ville de Suisse, et se poursuivre jusqu’en mars 2025.
L’autorité sanitaire de la ville a déclaré que le cannabis proposé était juste en dessous des exigences de qualité des dispositions de tests standardisés de la législation sur les drogues. C’était quelques jours seulement avant que certaines pharmacies de Bâle ne commencent à réglementer la vente de cannabis aux adultes.
En vertu de la législation sur la vente de cannabis aux adultes à des fins de recherche, le produit utilisé doit être issu de la culture biologique. Cette méthode a été choisie car elle était plus facile à gérer que la culture sous abri.
Les analyses de prétraitement ont montré que le sol contaminé dans les serres contenait 0,1-0,2 ppm de fluopyram, un pesticide qui ne doit pas être utilisé en culture biologique.
Il convient de noter que les niveaux de fluopyram étaient bien inférieurs aux niveaux maximaux de l’apport alimentaire normal.
Il a donc été décidé, dans le cadre d’une législation stricte, d’incinérer le lot de 30 kg et de suspendre les essais jusqu’à ce qu’une solution soit trouvée.
Quelle est la situation dans les pays voisins ?
L’Allemagne a légalisé l’usage récréatif du cannabis. Le gouvernement allemand a adopté un cadre pour la légalisation du cannabis en tant que drogue récréative pour les adultes, conformément aux règles de l’UE.
Selon la loi allemande sur le cannabis, la production et le commerce du cannabis sont « sous contrôle de l’État ». Elle autorise notamment l’achat et la possession de 20 à 30 grammes maximum pour un usage personnel.
Elle prévoit donc un contrôle national de la chaîne d’approvisionnement en cannabis afin de garantir la protection de la santé et de limiter le crime organisé et le marché noir. Le gouvernement est confronté à la tâche difficile d’organiser la production. Il faut aussi s’occuper de la fourniture et le commerce du cannabis sous une licence contrôlée par l’État. Cependant, il est strictement interdit aux personnes de moins de 18 ans.
Qu’en est-il de la France ?
Il y a encore beaucoup de chemin à parcourir. En août, 31 sénateurs socialistes et les Verts ont appelé à la légalisation des plantes dans une lettre publiée dans Le Monde. Dans une interview accordée à Libération, un sénateur PS de l’Oise a déclaré que l’interdiction de la drogue n’empêcherait pas les jeunes de l’acheter. Il est donc important de considérer le médicament du point de vue de la réduction des risques.
La semaine dernière, le député de Paris Julien Bayeux a tenté une percée. Pour cela, il dépose un amendement sur la taxation des produits du cannabis. Ces événements se sont produits lors du vote de la loi de financement de la sécurité sociale. Avec près de 700 000 personnes consommant du cannabis chaque jour en France, il s’agit de la loi la plus répressive contre les fumeurs de cannabis en Europe.
Conclusion
Suite aux tentatives de réglementer la consommation de cannabis dans plusieurs pays transatlantiques, le débat sur le statut juridique du cannabis en Europe s’est intensifié. Cependant, les faits sont souvent peu clairs. La libéralisation et la légalisation exigent toutes deux la reconnaissance du marché. Malheureusement, l’une nécessite l’intervention de l’État, tandis que l’autre n’exclut pas le contrôle et la supervision de l’État. En outre, la libéralisation fait principalement référence au marché, tandis que la légalisation fait référence au statut juridique du produit et à la possibilité pour les utilisateurs de l’utiliser légalement. Pour le cas de la Suisse, le gouvernement est ouvert à la dépénalisation du cannabis récréatif sous certaines conditions. Les essais sont prometteurs et les pays voisins commencent à envisager le même système.