Aux États-Unis, le marché du cannabis connaît un accroissement exponentiel. Estimé à plus de 5 milliards de dollars de chiffre d’affaires en 2021, ce secteur attire bon nombre d’investisseurs. En améliorant leur technique de récolte, certains cultivateurs se sont enrichis rapidement. D’autant plus qu’il est accentué par la proposition 64, qui autorise explicitement sa commercialisation, sa vente, ainsi que sa culture. Cependant, cette libéralisation n’apporte pas que des bienfaits pour l’économie de Californie. Alors qu’un succès sans précédent est escompté, le secteur informel a rapidement pris le dessus. Des milliers d’hectares de cultures illégales envahissent donc le territoire, rendant les autorités locales impuissantes.
La filière du cannabis en Californie
Actuellement légale dans bon nombre de pays, cette plante séduit de plus en plus. Au vu de ses vertus sur le corps et l’esprit, ou encore sur son haut potentiel économique, elle devient prisée. Sur le sol américain, 18 pays sur les 51 adhèrent à toutes les activités relatives à sa commercialisation. Un chiffre bien provisoire puisque certains d’entre eux envisagent de changer de camp d’ici les années à venir.
Avec des réglementations cadrées, l’objectif de cette légalisation était de permettre aux patients d’avoir un libre accès à cet antidouleur naturel. Ou encore d’avoir plus de contrôle sur les marchandises vendues. Mais encore, de démanteler la prolifération du marché noir. Ces principales raisons ont fait que la proposition 64 a été mise en place. Contre toute attente, le commerce illégal du cannabis n’a fait que s’accroître. Ce qui a donc ramené son lot de violences, de drogues et de trafics illégaux d’une grande envergure dans l’État de Californie.
De vastes exploitations illicites du cannabis
D’après les données récoltées par les satellites américains, l’ampleur des terrains mobilisés par la culture illégale est sans précédent. En effet, ceux qui sont légaux ne représenteraient qu’un dixième de cette communauté tout à fait clandestine. De quoi alerter les autorités locales. Ainsi, depuis les environs du Mount Shasta, aux forêts de la Sierra Nevada, ces territoires sont envahis par ces opportunistes du cannabis.
Bien conscients de leurs crimes, ces cultivateurs ont choisi des lieux éloignés. Des lieux que les forces d’intervention ont du mal à repérer, et ainsi entraver leurs activités. D’ailleurs, ceux qui ont été démantelés par les autorités continuent de revenir sur les lieux et de repartir à zéro. Cette chasse permanente conduit alors les riverains à trembler de peur face à l’insécurité grandissante.
Un taux d’insécurité élevé
Devenues des repaires de bandits, ou de dangereux criminels, les exploitations de cannabis illégales effraient les populations environnantes. De plus, la violence engendrée par le trafic de cette plante, ou encore d’autres drogues viennent couronner le tout. En changeant leur mode de culture en greenhouse (culture en serre), ces malfaiteurs ont multiplié leur rendement. D’où l’accroissement de leurs revenus également. Cette situation attire alors d’autres rivaux, désirant profiter de cette rentrée d’argent facile.
Dès lors, les actes de violence se multiplient activement entrainants :
- Des fusillades
- Des enlèvements
- Des raids
- De vols
Sans parler des cas de meurtres et biens d’autres délits qui deviennent le quotidien des villages environnants.
Des conditions de travail difficiles
Toutefois, les habitants ne sont pas les seuls à être victimes de cette situation. Les employés que ces criminels embauchent souffrent également d’une maltraitance importante. La main d’œuvre subit les violences quotidiennes, ainsi que d’un mauvais traitement de leur supérieur. Il n’est donc pas rare de constater une dégradation de la santé de ces travailleurs, à cause d’une intoxication. Effectivement, une trop longue exposition à des molécules chimiques telles que le monoxyde de carbone impacte dangereusement l’homme.
Par manque de protections individuelles ou simplement par négligence, le taux de mortalité grimpe petit à petit. Néanmoins, les activités continuent dans le même sens. Cette exploitation de main-d’œuvre devient ainsi monnaie courante dans ce secteur. Mais encore, ils ne sont pas rémunérés à leur juste valeur. Leur salaire est la plupart du temps digne d’une arnaque, aussi bas que leurs conditions de travail.
Non seulement cette exploitation nuit aux communautés locales, mais également à l’environnement. Ériger des centaines de serres dans des lieux désertiques demande une quantité d’eau assez conséquente. Là, le cannabis ne s’inscrit plus dans le cadre d’une agriculture biologique responsable. Bien au contraire, cette culture intensive conduit irrémédiablement vers la dégradation du sol, sans parler d’une pénurie d’eau. De plus, la domination du marché de malfaiteurs crée une énorme injustice par rapport aux petits cultivateurs, qui eux, sont conformes à la loi. Face à ce revirement de situation, l’État de Californie peine alors à trouver la solution adaptée. Or, l’idée d’un retour en arrière quant à la légalisation du cannabis n’est pas envisageable.