Le cannabis est la drogue illicite la plus largement utilisée dans le monde. Il est particulièrement utilisé en Amérique du Nord et dans les pays à revenu élevé d’Europe et d’Océanie. Bien que la consommation de cannabis médicinal soit légale dans de nombreux pays pour traiter les douleurs chroniques, le manque d’appétit ou les nausées, la légalisation du cannabis médicinal ou récréatif fait l’objet d’un débat public croissant dans le monde entier. Examinons les risques associés au cannabis, qui mettent en évidence les conséquences négatives potentielles de sa légalisation.
La consommation de cannabis nuit au cerveau
La consommation régulière de cannabis est liée à des modifications des voies naturelles de récompense du cerveau. En effet, la consommation de cette substance avant l’âge de 18 ans peut affecter la façon dont le cerveau établit des connexions pour des fonctions telles que l’attention, la mémoire et l’apprentissage. De plus, les effets du cannabis sur l’attention, la mémoire et l’apprentissage peuvent être durables, voire permanents. Les jeunes qui consomment cette plante peuvent avoir de moins bons résultats à l’école et avoir du mal à se souvenir des choses.
D’autre part, la prise de décision est un processus complexe qui fait intervenir plusieurs capacités cognitives fonctionnant simultanément. Une étude récente a examiné les aspects de la prise de décision chez les personnes qui consomment fréquemment du cannabis. En dépit du caractère limité des données disponibles, une forte consommation de la plante peut être associée à une mauvaise prise de décision. L’altération de l’activité cérébrale dans les régions régulant la prise de décision peut également être affectée par une forte consommation de cannabis.
Toutefois, tous les aspects de la prise de décision ne sont pas affectés de la même manière. On ignore si une forte consommation de cannabis entraîne de mauvaises décisions, ou si de mauvaises décisions entraînent une forte consommation de cannabis.
La culture du cannabis détruit l’environnement
La culture du cannabis entraîne la déforestation, l’érosion des sols et la destruction des habitats. Certains cultivateurs détournent les cours d’eau pour leurs activités liées au cannabis. Selon des recherches, le cannabis nécessite deux fois plus d’eau que la culture de plants de tomates ou de raisins. En outre, le détournement des rivières vers ces exploitations entraîne une pénurie d’eau utilisée pour l’irrigation, et constitue également une menace pour la faune et la flore.
Le cannabis est également cultivé en intérieur. Cette pratique est encore pire, car elle nécessite beaucoup d’électricité et de ventilation. Cela entraîne une augmentation des émissions de gaz à effet de serre et rend l’environnement sensible. Souvent, les cultivateurs de cannabis illégaux utilisent la méthode en intérieur pour faire profil bas. Ils utilisent même parfois des générateurs fonctionnant au diesel ou à l’essence pour éviter d’utiliser l’électricité du réseau. De cette façon, ils lèvent les soupçons sur une consommation d’énergie considérablement accrue.
Amsterdam est prise d’assaut par les touristes amateurs de cannabis
Avec sa politique de tolérance à l’égard du cannabis, connue sous le nom de « gedoogbeleid », Amsterdam attire chaque année près de 17 millions de visiteurs. La qualité de vie des 1,1 million d’habitants est menacée par ces flux importants. Le Red Light District, connu pour ses sex-shops et ses coffee shops, est particulièrement touché par les visites de groupe
Ce tourisme particulier n’est pas du goût des habitants d’Amsterdam. Outre les nuisances que ce tourisme festif provoque, il est également responsable d’une augmentation de la violence. En effet, la ville connaît une recrudescence de la criminalité. Durant le week-end de Pâques de l’année dernière, deux Français, âgés de 22 et 27 ans, ont encore été poignardés dans le quartier rouge. Alors, pour mettre fin à ces débordements, la municipalité d’Amsterdam a une idée radicale : priver les touristes étrangers des coffee-shops.
Fumer du cannabis accroît le risque de développer un cancer du poumon
En effet, les drogues sont généralement fumées sans filtre, ce qui favorise un taux d’inflammation plus élevé. Lorsque vous fumez du cannabis sans filtre, davantage de particules atteignent vos voies respiratoires, s’y déposent, et les irritent. Les scientifiques soulignent que les fumeurs de drogues gardent la fumée dans leur bouche plus longtemps.
En revanche, selon une étude canadienne, fumer du cannabis pourrait être plus nocif pour les poumons que fumer du tabac. Entre 2005 et 2020, des chercheurs de l’Université d’Ottawa et de l’Hôpital d’Ottawa ont examiné les radiographies pulmonaires de 56 fumeurs de cannabis, de 57 non-fumeurs, et de 33 personnes qui ne fumaient que du tabac. Ils ont constaté des taux plus élevés d’inflammation des voies respiratoires. Ils ont également mis en évidence des taux plus élevés d’emphysème (une maladie pulmonaire) chez les fumeurs de cannabis par rapport aux fumeurs de tabac et aux non-fumeurs.
La légalisation freinera le marché noir, mais ne l’arrêtera pas
Il ne fait aucun doute que la légalisation du cannabis aura une influence sur le marché noir. Cependant, elle n’élimine pas pour autant ce marché sur le long terme. Au Québec, par exemple, l’offre de cannabis sur le marché illicite se décline en de nombreuses variétés. Cependant, les usagers réguliers ont tendance à faire affaire avec le même vendeur illégal. Le vendeur illégal établit une relation de confiance avec eux. Il suffit d’un appel téléphonique ou d’un message texte pour que le vendeur arrive au domicile du client en quelques heures avec la marchandise. Le cannabis peut également être commandé en ligne. De plus, la qualité du cannabis vendu illégalement est variable.
Outre l’offre nationale, le prix joue également un rôle décisif dans le fait que la légalisation entraînera ou non l’assèchement du marché noir. En effet, si le cannabis légal est deux fois plus cher que celui du marché noir, les consommateurs ne changeront pas. Telle était la situation au Colorado au début. Immédiatement après la légalisation en 2014, les prix de 3,5 grammes de marijuana sont passés à 65 dollars. À l’époque, cela était dû à une offre relativement faible, à une demande initialement plus élevée et aux taxes.
Le cannabis présente un danger pour la conduite
Danger sur la route. On craint que la légalisation fasse disparaître le fait que le cannabis est dangereux pour la conduite. En effet, le risque relatif d’accidents de la route est presque doublé chez les consommateurs de cannabis. Pourtant, les conducteurs adoptent certains comportements compensatoires lorsqu’ils se savent intoxiqués par le cannabis.
D’ailleurs, les effets du cannabis varient fortement d’un usager à l’autre, en fonction de différents paramètres tels que la dose consommée, le mode d’administration, l’expérience antérieure, l’état physique et mental, ainsi que le contexte social de la consommation. En ce qui concerne la conduite, les effets de la marijuana sont à leur maximum 15 minutes après la consommation et peuvent durer jusqu’à 7 heures plus tard, et parfois plus.
D’autre part, les tests cognitifs réalisés chez des sujets ayant consommé du cannabis ont montré que les fonctions perceptives et psychomotrices sont fortement affectées : l’attention diminue, le temps de réaction augmente, le suivi de voie et le contrôle moteur diminuent. En outre, dans des simulateurs de conduite et dans des conditions de conduite réelles, les effets suivants ont été observés : augmentation du non-respect des panneaux, augmentation du temps de freinage, augmentation de la déviation de la position latérale de la voiture, et diminution des performances dans des situations inattendues.
Le cannabis est susceptible de désocialiser les plus vulnérables
Le risque d’isolement social s’étend de manière inquiétante aux consommateurs de drogues dites douces, en particulier la marijuana. Ce risque concerne une population de plus en plus jeune. La diminution de la sociabilité du consommateur de drogues est due aux effets physiques et psychologiques de la consommation de drogues.
Physiologiquement, les substances psychoactives endommagent le cortex, les communications entre les synapses se faisant moins vite et moins facilement. Ainsi, le sujet a plus de mal à raisonner, et voit sa mémoire se détériorer. L’individu finit par être enfermé dans un état de conscience modifié qui lui fait percevoir la réalité extérieure à travers une sorte de halo. Il est donc incapable de s’intéresser et de se concentrer longtemps sur un sujet donné.
D’un point de vue psychique, dès qu’un phénomène de dépendance est établi, le toxicomane consacre une part toujours plus importante de son temps à trouver les moyens d’obtenir une nouvelle dose de la substance. Ceci au risque d’éprouver une sensation de manque. Pour les cas les plus graves, le sujet finit par vivre perpétuellement dans l’angoisse de ne pouvoir renouveler son produit. Le sujet consacre l’essentiel de ses activités à ses recherches, se coupant ainsi de son environnement extérieur.
Conclusion
La consommation de cannabis présente à la fois des avantages et des risques. Les produits médicaux à base de cannabis sont de plus en plus disponibles dans le monde. Il est souvent utilisé pour traiter les douleurs chroniques, les spasmes musculaires, les nausées et les vomissements, et pour augmenter l’appétit. Cependant, il peut affecter la pensée et la mémoire, augmentant le risque d’accidents. En outre, le fait de fumer peut endommager les poumons et provoquer un cancer. Si vous envisagez de consommer de la marijuana à des fins médicales, n’ayez pas peur d’en parler à votre médecin. Il ou elle peut vous aider à déterminer si la marijuana est le traitement qui vous convient. Bien que de nombreux États aient légalisé le cannabis à des fins médicinales et récréatives, des recherches supplémentaires sont nécessaires.