Dans plusieurs pays, il est facile de différencier le chanvre et le cannabis. Si par le côté esthétique, il n’y a aucun moyen de faire la différence, ces pays se sont tournés vers la composition, spécifiquement le taux de THC. Cependant, pour arriver à ce taux de 0,3 %, il a fallu faire des recherches. Dans cette rubrique, vous allez découvrir comment ces pays sont venus à définir ce seuil de 0,3 %.
Les normes européennes par rapport au THC
L’Europe est considérée comme le précurseur des normes sur le THC. En effet, elle a rapidement adopté la norme stipulant le seuil de 0,3 %. Cette norme a par la suite influencé d’autres pays comme le Canada, les États-Unis ou encore les autres pays.
Pour mieux comprendre cette norme, il faut noter que la limite était de 0,5 % en Europe en 1984. Il s’agit du seuil initial. Cependant, les recherches ont été multipliées et en 1987, cette norme a été réajustée à une limite de 0,3 %. L’étude qui a créé ce changement était nommée « Une taxonomie pratique et naturelle du cannabis ». Cette étude a joué un rôle crucial dans la définition de la différenciation du chanvre industriel et du cannabis médical.
Cependant, la norme a encore changé en 1999. Le taux a baissé à 0,2 %. L’explication de cette baisse de taux n’est pas encore définie jusqu’à ce jour. En tout cas, ce changement n’a pas affecté des pays comme la France qui a déjà été en avance dans la culture du chanvre à faible teneur en THC.
Lorsqu’on parle d’Europe, on ne peut pas se passer des directives de l’Union européenne. Pour cela, chaque pays membre de l’UE a dû rapidement se plier à la norme de 0,2 % de THC pour rester conforme à la norme et pour bénéficier des subventions destinées à soutenir la culture du chanvre.
Bien évidemment, cette limitation a créé des défis pour les acteurs du marché européen, notamment dans le contexte de la montée en puissance du CBD qui représente plus de la moitié des revenus mondiaux de l’industrie du chanvre.
Le réajustement en 2021 du seuil de THC
Si vous suivez les actualités sur le cannabis, vous vous rendrez compte que le seuil de 0,2 % de THC annoncé en 1999 a changé pour 0,3 % en 2021. Ceci est dû aux préoccupations croissantes et à la poussée d’acteurs industriels comme l’EIHA ou la Politique Agricole Commune (PAC).
Ce changement a été fait pour permettre aux producteurs de proposer plus de variétés de chanvre aux consommateurs. Avec le seuil de 0,2 %, le choix était limité. Cependant, même si désormais le seuil de THC est à 0,3 %, des défis persistent comme la faible marge de manœuvre pour les agriculteurs. En effet, ces derniers restent confrontés à des variétés naturelles qui dépassent le seuil.
Qu’en est-il du seuil de THC dans les autres pays ?
Certes, l’Union européenne (UE) a déjà annoncé que la norme est désormais de 0,3 %, certains pays comme la Suisse, l’Italie ou encore la République tchèque ont établi des seuils de THC différents. Ces seuils peuvent aller jusqu’à 1 %. Bien évidemment, ces variétés de chanvre ne sont pas éligibles aux aides à la Politique Agricole Commune. Grâce à cette tolérance, on remarque que même si l’Union européenne a établi une norme, les pays ont une approche différente dans la culture du chanvre.
Pour conclure, lorsqu’on parle du seuil de 0,3 % de THC dans le chanvre, on pense directement à la légalité et au CBD. Cependant, ce seuil est le résultat de nombreux ajustements et de différents défis avec des implications significatives pour les acteurs du marché du cannabis et du chanvre en Europe. Ces défis soulignent la nécessité de trouver un équilibre entre les exigences réglementaires et les réalités de la culture du chanvre.
